Une fois que les visages sont maitrisés, il est temps de revenir aux bases indispensables du dessin de personnage, notamment en manga mais pas uniquement ! Les proportions vont de pair avec l’anatomie pour réussir de bons personnages, et ces derniers doivent également répondre à certains canons, hors chibis et dessins de type caricature évidemment.
Mais que sont les proportions et canons anatomiques dans le manga ? En existe-t-il beaucoup ? Comment en jouer ? Je vous propose de découvrir (ou redécouvrir) tout ça ensemble !
Grâce à notre équipe d’auteurs pro, nous avons créé un cours de dessin en ligne spécial visages manga pour débutants.
Ce cours est simple et efficace, il utilise une méthode éprouvée, rapide, permettant de dessiner toutes sortes de visages manga sous différents angles et formes.
A votre rythme et en ligne, vous pouvez le faire quand vous le souhaitez.
Définitions : proportions, et canon anatomique
Commençons par un peu de théorie, ou du moins quelques rappels pour ceux qui connaîtraient déjà le vocabulaire.
Les proportions
Rapport esthétiquement satisfaisant entre deux éléments d’un ensemble ; équilibre des surfaces, des masses, des dimensions
Dictionnaire Robert
Voici la définition proposée par le dictionnaire. On peut parler de proportions dans bien des cas, mais en ce qui concerne l’anatomie et donc le dessin de personnages, il s’agit surtout de l’harmonie et de l’ensemble des rapports de longueur entre les différents volumes et formes qui composent le corps.
Évidemment, les proportions varient quelque peu d’un individu à l’autre selon des facteurs tels que l’âge, la génétique individuelle principalement. Certains individus auront ainsi une tête plus longue, un torse plus court, des jambes plus longilignes… par rapport à une moyenne.
Les canons anatomiques
Du latin kanôn, « modèle ». Type idéal de proportions choisi par un artiste pour représenter l’être humain.
Dictionnaire Larousse
Comme vous l’aurez compris, dans le domaine artistique, un canon est un ensemble de choix esthétiques et de codes, qui est considéré comme idéal d’abord par un artiste puis, en cascade, par le plus grand nombre. Appliqué à l’anatomie, c’est donc un choix de différentes proportions jugées comme esthétiques et appliquées à l’ensemble des œuvres produites par l’artiste.
Rappel : le canon anatomique n’est pas unique !
En effet, on parle bien de canons anatomiques au pluriel, car il n’en existe pas qu’un. Les canons anatomiques ont évolué selon le temps, les cultures, les lieux, mais également en fonction du genre.
Si aujourd’hui le culte très discutable de la minceur prévaut dans nos sociétés ultra médiatisées (tout particulièrement pour les femmes), c’est loin d’avoir toujours été le cas, comme vous pouvez le constater ci-dessous.
On pourrait également évoquer l’exemple de la peau claire/bronzée, qui a aussi grandement évolué selon les époques et les lieux, même si cela n’affecte pas les proportions et les formes du corps à proprement parler.
L’unité de mesure : le rapport tête/corps
En dessin, le canon qu’on nous enseigne pour représenter la figure humaine se base sur le rapport de taille de la tête par rapport au corps.
Ce dernier a été plus ou moins fixé à la Renaissance, notamment par Léonard de Vinci avec son tout aussi célèbre Homme de Vitruve.
Il représente les proportions idéales du corps humain, qui se voit parfaitement inscrit dans un cercle dont le centre est le nombril, ainsi qu’un carré dont le centre se trouve au niveau des parties intimes.
Selon les sources, le rapport tête-corps idéal va de 7 à 8 têtes, donc on peut s’accorder sur une moyenne de 7,5 têtes.
Ceci dit, ce rapport convient pour un adulte standard. Notre rapport 1:7,5 va évoluer selon différents critères, tels que l’âge ou le style recherché.
Ci-dessus, vous pouvez voir différents types de ratios appliqués à un même personnage, pour vous faire une idée globale de ce à quoi chaque ratio peut renvoyer en terme de proportions.
- A: rapport 1:7,5, les proportions « idéales » canoniques
- B: rapport 1:7, qui correspond aux proportions que j’utilise le plus souvent à titre personnel, pour des personnages autour de la vingtaine/trentaine.
- C: rapport 1:6, que j’utilise pour les adolescents de 15 à 20 ans
- D: rapport 1:5, que j’utilise pour les préadolescents, de 10 à 15 ans
- E: rapport 1:4, que j’utilise pour les enfants de moins de 10 ans, ou pour des chibis longilignes
- F,G: rapport 1:3 et 1:2, utilisable pour les tenfants en bas-âge ou les nouveaux-nés, mais également pour différents types de chibis
Ce n’est évidemment pas LA méthode à suivre, mais UNE méthode dont vous pouvez vous inspirer pour vous entraîner.
Différentes utilisations des proportions
Si l’on se penche maintenant sur le dessin à proprement parler, et plus particulièrement sur le style manga, voici quelques points notables concernant l’utilisation des proportions et des canons.
Selon l’âge des personnages
C’est bien sûr le cas le plus évident, car c’est aussi une réalité dans la vraie vie. Un bébé n’aura jamais les mêmes proportions qu’un enfant ou qu’un adulte et il en va de même avec les personnes âgées. C’est un critère nécessaire à la compréhension visuelle.
Quelques exemples:
Selon le public visé ou le genre
C’est le second facteur qui détermine le plus le choix des proportions des personnages.
En manga, il est évident que le trait doit être adapté au lectorat : si un public adulte peut sans problème apprécier des proportions variées, des plus réalistes aux plus rondes et/ou déformées et donc enfantines, un jeune public quant à lui sera globalement d’avantage attiré par ces dernières.
Par exemple, si l’on se base uniquement sur le trait et les proportions, sur le style de dessin, lequel va d’avantage attirer l’œil d’un lecteur adulte, et d’un plus jeune ? Lequel va attirer l’œil d’un amateur de shōjo, ou de shōnen ?
Selon des choix propres à l’auteur/artiste
Enfin, il faut également prendre en compte les choix graphiques propres aux auteurs/artistes. Parfois, il n’y a pas de véritable règle suivie, même d’un personnage à l’autre.
En tant que fan absolue du travail de Leiji Matsumoto, son utilisation particulière des proportions en fonction de ses personnages m’est tout de suite venue à l’esprit et il m’a semblé pertinent de l’aborder ici. Sur les exemples ci-dessus, chaque personnage fait partie des plus proches d’Harlock (Albator).
Mais alors pourquoi tant de différence dans le traitement graphique ? On sait que Matsumoto aime mettre la figure féminine en valeur, d’où ses personnages féminins longilignes aux courbes voluptueuses, mais qu’en est-il de Yattaran ou de Toshirô, respectivement le bras droit et le meilleur ami de notre héros ? Leur importance est primordiale, contrairement à des personnages plus secondaires et/ou comiques, traités de la même manière graphiquement.
C’est simplement un choix personnel de l’auteur, qui a le mérite de marquer efficacement les esprits et de rendre le casting principal moins homogène, ce qui fait qu’on s’en souvient également mieux !
Bien utilisé, un choix de proportions sans logique apparente peu être mis au service de la narration en apportant de la variété visuelle.
Pour aller plus loin
Je vous invite bien évidemment à prendre les informations pertinentes pour vous dans cet article, mais surtout à multiplier vos sources, car une seule rédactrice n’a évidemment pas la connaissance ultime, mais surtout une approche pédagogique qui lui est propre et qui vous parlera plus ou moins.
Je peux néanmoins vous conseiller un ouvrage très bien réalisé, issu de la collection « Techniques du manga » aux éditions Euromanga, sur lequel je me suis appuyée pour écrire cet article.
Il y a énormément d’ouvrages de référence qui traitent du sujet, comme nous en avons récemment parlé dans cet article. Mais de tous ceux que j’ai pu consulter, s’il y en a un qui s’est démarqué, c’est celui-ci.
Je vous renvoie également vers d’autres articles du Mangakoaching, où les proportions sont également abordées, ainsi que vers mon dossier sur l’anatomie humaine. En effet un grand nombre d’astuces que j’y donne renvoie directement aux proportions :
- Anatomie de personnages
- Dessiner des physiques variés
- Dossier anatomie #1 – Les mains
- Dossier anatomie #2 – Le corps
- Dossier anatomie #3 – Le visage
- Dossier anatomie #4 – Les pieds
- Les chibis
Conclusion
Maintenant que nous avons vu (ou revu) les bases, à vos crayons : la théorie c’est bien, mais la pratique, c’est encore mieux ! On n’apprend pas à faire du vélo uniquement en regardant les autres pédaler, et c’est pareil pour le dessin :p
Étudiez, décomposez, construisez, déformez les proportions et trouvez celles qui vous conviennent le mieux, et ainsi, vos propres canons anatomiques !
En attendant de prochains articles, je vous invite à aller faire un tour sur nos différents dossiers, conseils et autres tutoriels.
Et si ce n’est pas déjà fait, pourquoi ne pas nous rejoindre sur notre communauté Discord ? Vous pourrez y échanger à propos du dessin, discuter, partager vos créations et votre progression avec les autres membres dans une ambiance bienveillante !
Je vous invite également à me rejoindre sur mes différents réseaux sociaux, que vous pouvez tous retrouver en cliquant ici !
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