Vous voulez débuter à l’aquarelle, mais vous n’y connaissez RIEN ? Vous ne savez pas quels pinceaux choisir, quel papier utiliser ? Aujourd’hui, je vous partage quelques conseils pour faire vos premiers pas avec ma technique de peinture favorite et mieux choisir votre matériel de peinture.
L’aquarelle, c’est quoi ?
Pour commencer, l’aquarelle, c’est quoi, exactement ? Il s’agit d’une peinture à l’eau qui mélange des pigments et de la gomme arabique, qui sert de liant. Contrairement à la gouache, qui est opaque, elle est appréciée pour ses effets de transparence et de superposition. Elle s’utilise généralement très diluée et permet des effets de dégradés et de texture assez uniques.
Grâce à des pigments très fins et délayés dans beaucoup d’eau, c’est une peinture qui permet de jouer sur la transparence, les superpositions et les effets de dégradés. Elle peut évidemment être utilisée en saturant davantage les pigments, mais ce n’est pas la technique la plus adaptée (l’aspect sera souvent plus irrégulier et granuleux qu’avec un aplat à la gouache). Pour des couleurs très intenses, il vaut mieux se tourner vers les encres de couleur ou de la gouache, selon l’effet recherché.
Les encres de couleurs ont aussi des effets de transparence, mais contiennent des colorants plutôt que des pigments : ils se présentent sous forme de liquide et pas de poudre, et sont moins résistants à la lumière et au passage du temps.
La gouache, elle, a une composition proche de l’aquarelle, sauf que les pigments sont plus denses et moins « fins », ce qui la rend plus opaque. Elle va aussi se « réactiver », c’est-à-dire que si on remouille de la gouache après qu’elle ait séchée, les pigments vont se mélanger de nouveau à l’eau, contrairement à l’aquarelle qui reste davantage fixée au papier.
L’aquarelle est un médium délicat, à la fois très adaptable (facile à transporter, peut être utilisé dans beaucoup de styles différents…) et difficile à maîtriser pleinement. Vous pouvez tout à fait débuter avec l’aquarelle. C’est une peinture assez abordable dont vous pourrez continuer à découvrir de nouvelles facettes pendant longtemps.
Quelques avantages
- Une boîte d’aquarelle coûte un peu cher, mais dure très longtemps (mes boîtes d’aquarelle datent de mon enfance/adolescence, j’ai dû racheter 2 ou 3 godets depuis alors que c’est mon medium principal pour la couleur.)
- Effets de transparence et de textures.
- Grand choix de pigments/couleurs selon les marques.
- Peu encombrant, on peut transporter son matériel partout !
Quelques inconvénients
- Si l’aquarelle ne coûte pas très cher, c’est une autre histoire pour certains papiers !
- L’aquarelle étant par définition transparente, il peut être difficile de rattraper ses erreurs.
- Comme la plupart des pigments utilisés sont d’origine naturelle, certains ont leurs particularités et leurs « caprices » qu’il faut apprivoiser.
Vous avez peut-être essayé l’aquarelle et eu un résultat catastrophique ? Pas de panique, avant de vous dire « ce n’est pas fait pour moi, je n’y arriverai jamais », dites-vous que cet échec est probablement dû à un mauvais choix de matériel de peinture.
Débuter à l’aquarelle peut paraître assez accessible, mais le résultat dépendra beaucoup du matériel que vous allez utiliser… C’est d’ailleurs le même constat que fait Morh–Gornh dans son article de présentation des papiers aquarelle. Alors voici quelques conseils pour bien choisir votre matériel de peinture et partir sur de bonnes bases !
Débuter à l’aquarelle par le choix du matériel
La première étape est de choisir son matériel de peinture. Quand on décide de débuter à l’aquarelle, il peut être difficile de s’y retrouver. Alors, qu’est-ce que je vous conseille ?
Je n’ai pas de marque d’aquarelle dont je suis particulièrement amoureuse : je tourne entre les trois mêmes boîtes depuis 15 à 20 ans (quand je dis que ça dure !) des marques Winsor & Newton, Daler-Rowney, et enfin, Pébéo. Je trouve la dernière de moins bonne qualité (je pense qu’il s’agit de pigments de synthèse, les couleurs sont plus opaques et « plates »), mais elle peut suffire pour débuter à l’aquarelle.
Les marques vont se distinguer sur la richesse et l’intensité des couleurs. Par exemple, les aquarelles Sennelier ont de très belles nuances, mais elles ne sont pas les plus intenses sur le marché. Il existe aussi des fabricants d’aquarelles artisanales qui vont proposer des teintes qu’on ne trouve pas forcément ailleurs, ou encore des pigments irisées…
Explorer ce genre de boutiques peut être une belle occasion d’élargir sa palette et de se faire plaisir, mais je ne le conseillerai pas pour un premier achat : elle ne seront pas forcément adaptée à ce que vous voudrez dessiner, et vous trouverez plus facilement des conseils pour mélanger des teintes classiques comme le bleu de prusse, l’ocre ou la terre de sienne.
Le plus important est de choisir de l’aquarelle extra-fine : elle sera de meilleure qualité que de l’aquarelle fine, avec des pigments généralement d’origine naturelle, broyés plus fins et donc une meilleure transparence. Si vous respectez ce critère, vous êtes sûrs d’avoir un matériel de peinture d’un certaine qualité à partir duquel le choix du papier aura souvent plus d’impact que celui de la marque d’aquarelle !
Aquarelle en tubes ou en godets ?
L’aquarelle se présente sous deux formes : soit en godets (petits bacs remplis de peinture séchée) soit en tube contenant de la pâte encore souple, comme la gouache et la peinture à l’huile. Les deux se valent dans l’absolu, mais j’ai une préférence pour les godets. Et pour vous, que choisir ? Je ne peux pas décider à votre place, mais je vous partage les avantages et inconvénients des deux pour vous aider à y voir plus clair.
L’aquarelle en godet :
- Peu encombrante et très ordonnée
- Possibilité de faire des mélanges de couleurs dans le couvercle de la boîte
- Doit être délayée à l’eau pour « récupérer » des pigments, elle est très diluée par défaut
- Pas de gaspillage de peinture (dure plus longtemps)
- Difficile de rajouter des godets pour élargir sa gamme de couleur (même si certaines boîtes proposent des emplacements vides, ce n’est pas le plus courant)
L’aquarelle en tube :
- Se présente sous forme de pâte à diluer, elle est très intense par défaut
- La présentation en tubes permet de personnaliser et d’agrandir sa gamme de couleur plus facilement
- Plus encombrant et difficile à organiser/ranger que les godets
- Comme la gouache, la peinture peut sécher dans le tube s’il est inutilisé trop longtemps
- On ne peut pas remettre de la peinture inutilisée dans le tube : il faut savoir bien doser pour ne pas gaspiller l’aquarelle, qui dure souvent moins longtemps sous cette forme.
Au moment de choisir votre matériel de peinture, je vous conseille les tubes si vous aimez les couleurs vives et que vous voulez pouvoir choisir chaque couleur individuellement pour composer votre propre palette. Dans les autres cas, et surtout pour débuter à l’aquarelle ou il est déjà difficile de choisir, une petite boîte de godets sera souvent plus adaptée.
Les pinceaux
Tout comme l’aquarelle elle-même, les pinceaux sont un investissement de départ important, mais qui durera longtemps si vous en prenez soin. Les pinceaux étant un incontournable du matériel de peinture, il en existe de toutes tailles et de toutes sortes. De quoi se retrouver perdu en explorant les rayons de matériel de peinture des magasins. Comme vous vous en doutez, tous ne conviendront pas à l’aquarelle, alors, voici quelques conseils pour ne pas se tromper.
La qualité plutôt que la quantité
J’ai beau avoir une boîte entière de pinceaux de touts types que j’ai accumulés au fil du temps, pour peindre à l’aquarelle, j’utilise toujours les 3 ou 4 mêmes. Je vous conseille donc d’investir dans 2 ou 3 pinceaux de qualité (un grand, un fin, éventuellement une taille intermédiaire) plutôt que de prendre tout un set de pinceaux aux tailles proches, qui seront souvent de qualité médiocre et, dans tous les cas, ne vous serviront pas tous.
Pinceaux synthétiques ou naturels, martre, petit gris, ronds, plats, de toutes tailles… il y a de quoi s’y perdre. Je vous propose de faire un petit tour sur les pinceaux que vous pouvez utiliser pour débuter à l’aquarelle et les cas où ils seront le plus adaptés.
Les pinceaux à réservoir
Vous en avez sûrement déjà vus : Composés d’une pointe pinceau synthétique et d’un corps transparent dans lequel on peut verser de l’eau, ce type de pinceau est surtout utilisé par les « nomades » (pour tenir un carnet de voyage ou dessiner sur son stand en convention).
Il sont très pratiques pour débuter à l’aquarelle puisqu’il n’y a pas besoin de pot d’eau, mais ont leurs limites : comme l’eau est stockée dans le corps du pinceau et pas dans les poils, on se retrouve vite avec des dégradés… même quand on ne le veut pas ! Il arrive aussi que les poils s’abîment ou que le pinceau se bouche, devenant inutilisable. Bref, ils peuvent être très pratiques mais ont tout de même leurs limites : ce n’est pas un matériel de peinture de grande qualité.
Les + : Pas besoin de pot d’eau, peut s’utiliser n’importe ou.
Les – : Peu adapté aux lavis et grande surfaces, il peut s’abîmer assez vite ou se boucher.
Les pinceaux synthétiques
Souvent avec un poil orange (ou bleu), assez fins et souples, ils ont l’avantage de ne pas être très chers, de se présenter sous toutes les tailles et formes et d’être assez résistants. Si vous avez un petit budget ou que vous n’êtes pas sûrs du matériel de peinture que vous utiliserez, ces pinceaux en nylon peuvent être un bon début.
Leur principal défaut sera d’être peu absorbants, ce qui vous limitera si vous voulez faire de grandes surfaces, des dégradés ou travailler en humide sur humide. En revanche, vous pourrez facilement les réutiliser pour travailler à la gouache ou à l’acrylique.
Les + : Peu coûteux et plus résistants que les pinceaux en fibres naturelles.
Les – : Très peu absorbants.
Les pinceaux en poils rigides
Dans les magasins de matériel de peinture, vous pourrez trouver des pinceaux avec des poils assez drus, notamment en sanglier. Épais et rigides, leur intérêt est de donner de la texture ou de résister à des mauvais traitements. Ils sont beaucoup plus adaptés à des peintures épaisses comme l’acrylique ou l’huile alors à moins de vouloir élargir votre trousse de pinceaux pour pouvoir faire des effets « brossés », passez votre chemin ! C’est sans doute le pire choix pour débuter à l’aquarelle.
Les + : Utiles pour des effets « brossés », résistants.
Les – : Pas du tout faits pour l’aquarelle, mais plutôt l’acrylique ou la peinture à l’huile.
Les poils de martre
Plus proches des pinceaux synthétiques à première vue, ils sont en poils naturels, ce qui leur donne une belle qualité et une meilleure absorption, mais sont aussi plus chers. Vous en trouverez des tubulaires et des plats, avec une coupe plus ou moins carrée ou arrondie… C’est sans doute dans cette catégorie que vous aurez le plus de choix tout en étant sûrs de la qualité de votre matériel.
Les + : Absorbants et souples, ils sont polyvalents s’adaptent à la plupart des peintures
Les – : Plus chers que le synthétique, ne sont pas les plus adaptés à l’aquarelle malgré tout.
Les petits gris
Je termine par ma catégorie préférée. Le petit gris est une espèce d’écureuil au poil particulièrement fin et souple. Il permet de fabriquer des pinceaux de grande qualité, très absorbants : l’idéal pour superposer des lavis et travailler en humide sur humide ! C’est de loin ceux-là que j’utilise le plus, car leur forme effilée permet de travailler aussi bien de grandes surfaces que de petits détails.
Choisissez-le relativement épais pour avoir de la réserve, avec une pointe bien effilée, et vous verrez que vous n’aurez presque pas besoin de changer de pinceau au cours de votre aquarelle (en général, je ne me sers presque que de lui, à part pour les petits détails).
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En revanche, ce sont des pinceau assez chers, que vous ne trouverez qu’en forme tubulaire. Ils ont aussi le défaut de leur qualité : ils sont extrêmement souples ! Si vous avez la main lourde quand vous dessinez, vous pourrez avoir du mal à les utiliser et préfèrerez sans doute le poil de martre, un peu plus rigide.
Les + : Très absorbants, très souples, parfaits pour les grands lavis et dégradés.
Les – : Trop souples pour certaines personnes, et cher.
Pour résumer :
- Préférez acheter 2 à 4 pinceaux bien choisis, de tailles et/ou formes bien différentes (dont un fin pour les détails), plutôt qu’un gros set de pinceaux au tailles proches dont la plupart s’avèreront inutiles.
- Les pinceaux les plus adaptés à l’aquarelle sont en fibres naturelles, fines et douces, et retiennent beaucoup l’eau.
- Les petits gris seront les plus absorbants, mais aussi les plus souples et difficiles à maitriser.
- Vous avez souvent le choix entre des pinceaux ronds et plats : les aquarellistes ont chacun leurs préférences selon leur manière de travailler. Je ne peux pas décider pour vous, mais je vous conseille de regarder des tutos de personnes dont vous aimeriez imiter le style pour choisir un matériel similaire (par exemple, la chaine youtube de Shibasaki)
- Un pinceau de qualité a une certaine valeur : évitez d’utiliser vos pinceaux en fibres naturelles avec de l’acrylique ou du drawing gum, et entretenez-les soigneusement.
Quelques astuces :
- Si vous le voulez, vous pouvez élargir votre gamme petit à petit avec des pinceaux plus fantaisistes pour ajouter des effets de texture, mais gardez en tête que ça ne sera sûrement pas vos outils par défaut.
- Ma grand-mère m’a transmis une technique cracra, mais efficace pour bien conserver la forme des pinceaux à aquarelle : avant de les ranger, vous pouvez reformer la pointe avec votre langue en les mettant dans votre bouche (après les avoir bien lavés, bien sûr). En séchant, la salive va durcir et les maintenir en forme, comme du gel pour les cheveux, puis partira dès que vous les mouillerez de nouveau.
Quel papier pour l’aquarelle ?
Je disais tout à l’heure que le choix du papier est un critère plus important que celui des pigments pour débuter à l’aquarelle. Je vais rappeler ici quelques critères essentiels pour choisir votre papier sans vous tromper.
Le grammage
La première chose que vous pouvez faire, c’est oublier tout de suite le papier imprimante ! Il est beaucoup trop fin et fragile pour supporter l’aquarelle, va se gondoler et parfois même se déchirer. N’utilisez pas non plus de papier Layout, qui est fait pour les feutres à alcool ou le dessin technique. Vous ruineriez votre dessin !
De manière générale, vous pouvez renoncer d’office à tous les papiers d’un grammage inférieur à 160g/m² pour travailler à l’aquarelle. Au delà et selon le type de papier, il risque encore de gondoler, mais peut suffire si vous vous contentez de quelques touches de lavis, pour rehausser un croquis par exemple. Si vous voulez que votre feuille ne se déforme pas trop, et que vous comptez travailler en humide sur humide, prévoyez du papier de 250 à 300 grammes minimum.
Astuce : Vous pouvez faire de l’aquarelle sur du papier un peu plus fin si vous le préparez. Pour cela, mouillez-le intégralement des deux côtés, puis scotchez-le bien tendu sur une surface plane. Le papier se retendra uniformément en séchant et vous aurez de jolies marges. (Attention à utiliser un scotch doux pour ne pas le déchirer en le retirant)
Certains papiers sont relativement épais mais ne seront pas adaptés à l’aquarelle pour autant. C’est souvent le cas des papiers estampillés « à dessin », qui peuvent baver ou pelucher s’ils sont trop mouillés. Quand vous achetez un nouveau papier, prenez la peine de faire des tests avant de vous lancer dans un grande illustration à l’aquarelle pour éviter les déconvenues.
La composition du papier
Les papiers à base de cellulose
Le papier est, dans la plupart des cas, fabriqué à partir de fibre de bois. C’est la composition la plus courante et la moins chère, qui vous permettra d’avoir du papier aquarelle abordable, mais il sèchera très vite et ne permettra pas de travailler des dégradés et effets humide sur humide. Je vous conseille quand même de commencer par ceux-ci pour débuter à l’aquarelle et vous entrainer sur… tout le reste (maîtrise du pinceau, mélange des couleurs, etc.).
Le rendu varie selon la composition exacte et la fabrication, cela vaut donc la peine de tester plusieurs marques pour voir laquelle vous préférez. De mon côté, ceux que j’utilise le plus souvent sont le papier Imagine et le Montval, tous deux de chez Canson.
Le papier « Imagine » Canson est un papier assez lisse, plutôt léger (200 g) mais relativement résistant pour son épaisseur. Prévu pour des techniques mixtes, il n’est pas le plus adapté à l’aquarelle, mais n’est pas très cher et vous permet de commencer un dessin sans avoir à décider tout de suite si vous allez le mettre en couleur à l’aquarelle ou utiliser une autre technique.
Le papier Montval est plus résistant (300 grammes) avec un grain assez léger qui se rapproche plus de ce qu’on attend avec un papier aquarelle. Le Canson XL Aquarelle a une jolie texture et une bonne épaisseur. Ces trois papiers peuvent être un bon support pour débuter à l’aquarelle.
Les papiers à base de coton
C’est l’ancienne composition du papier et le papier aquarelle par excellence. Avant d’utiliser de la fibre de bois, on recyclait les tissus en coton. Plus noble que le papier à base de cellulose, il est aussi beaucoup plus cher à fabriquer. On le reconnait au fait qu’il a tendance à « gronder » quand on tourne de grandes pages, et à son odeur de vêtement mouillé quand il est détrempé.
Il est beaucoup plus absorbant que le papier à base de bois, ce qu’il fait qu’il sèche très lentement et permet de travailler à l’aquarelle d’une manière unique, en laissant le temps de faire des effets de dégradés, de taches diffuses, etc… Toute une série de techniques qui ne fonctionneront pas sur du papier à base de cellulose (ne pensez donc pas que vous êtes nuls à l’aquarelle si vous n’y arrivez pas alors que vous n’avez pas le bon support.)
Ce sont des papiers très agréables à utiliser, qui permettent souvent de faire ressortir de belles couleurs, mais ils sont aussi très chers, ce qui peut être intimidant au moment de débuter à l’aquarelle. Ne vous forcez pas à travailler dessus tout de suite, ou commencez par acheter un bloc petit format pour vous y habituer sans vous ruiner.
Les papiers mixtes
Comme ces papiers de coton sont très chers, certains fabricants proposent un compromis en mélangeant fibres de bois et de coton. Moins coûteux que les papiers 100 % coton, ils ont des propriétés qui s’en rapprochent et peuvent être le bon compromis si vous voulez vous entrainer en humide sur humide sans vous ruiner.
Le grain du papier
Quand on parle de papier aquarelle, on imagine très vite des papiers « à grain » ou « torchon » c’est-à-dire avec une texture assez marquée. Ce papier va donner du relief au dessin, en faisant apparaitre des irrégularités dans les pigments : certains resteront assez uniformes, d’autres auront tendance à « couler » dans les creux et accentuer le relief.
Bien maîtrisé, cela peut faire de très beaux effets, mais c’est aussi un papier sur lequel il peut être difficile de dessiner (le trait au crayon sera brouillé, la plume accrochera, etc.). Heureusement, rien ne vous oblige à utiliser un papier aquarelle à grain épais ! Le verso du papier est souvent plus lisse, et surtout, beaucoup de marques proposent une gamme avec différentes textures.
Par exemple, le papier coton satiné sera assez lisse pour utiliser facilement des outils comme la plume ou le stylo fin, mais gardera des propriétés de séchage lent, qui vous permettront de beaux effets de dégradé.
Comme pour la forme des pinceaux que vous choisirez, il n’y a pas de règle absolue pour le choix du papier ! Tout dépend du rendu que vous souhaitez avoir, et c’est pour cette raison qu’il y a du choix dans le matériel de peinture. Vous pouvez adorer un papier que tout le monde déteste parce que vous utilisez une de ses particularités de manière volontaire. Prenez le temps de réfléchir au rendu que vous voulez avoir pour choisir votre (ou vos) papiers. Vous pouvez en acheter plusieurs, de qualité différentes : en tout cas, je vous conseille de vous trouver un chouchou « d’entrée de gamme » pour vous entrainer sans avoir l’angoisse de gâcher un papier très cher.
En attendant, n’oubliez pas l’article de Morh-Gornh pour avoir encore plus de conseils sur comment choisir son papier aquarelle !
Les accessoires de l’aquarelliste
Pour parfaire votre équipement, vous aurez besoin de quelques accessoires supplémentaires. En voici les principaux :
Le pot de peinture
Alors, oui, rien ne vous empêche d’utiliser un verre d’eau que vous laverez après, mais… tous mes amis artistes et moi avons déjà trempé notre pinceau dans notre thé, bu ou failli boire l’eau de leur peinture dans un moment d’inattention, etc.. Achetez un pot spécial pour éviter ce problème, ou, si vous n’avez pas envie de dépenser de l’argent pour ça, utilisez un bocal d’aspect bien différent que vous n’utiliserez que pour ça, afin de ne pas risquer de confondre avec votre boisson.
De quoi éponger
Que ce soit pour nettoyer vos pinceaux, réparer une catastrophe ou pour faire des effets de texture, vous serez tôt ou tard contents d’avoir de quoi éponger ou nettoyer. Cela peut être :
- De l’essuie-tout ou un mouchoir en papier
- Un petit chiffon bien absorbant
- Une éponge naturelle, très pratique pour faire des effets de texture
Évitez de prendre une matière teintée, qui pourrait laisser des traces sur votre dessin, et quoi que vous utilisiez, installez-le près de vous avant de commencer. Vous vous épargnerez du stress quand vous en aurez besoin parce que vous avez renversé quelque chose !
Une palette
Si vous avez pris une boîte de godets, vous aurez sûrement quelques emplacements pour mélanger vos couleurs dans le couvercle, mais ça ne sera pas toujours suffisant. Vous pouvez alors acheter une petite palette pour être plus à l’aise. Si vous utilisez de l’aquarelle en tube, ce sera un accessoire difficilement contournable.
Il en existe en plastique ou en porcelaine. Le plastique suffira pour débuter, même s’il peut se colorer avec le temps. La porcelaine préservera mieux les pigments et se nettoiera plus facilement, mais elle est aussi plus chère, plus lourde et plus fragile qu’en plastique. À vous de choisir en fonction de vos goûts et de vos habitudes de travail !
De mon côté, je n’ai pas vraiment de palette attitrée pour l’aquarelle : je me contente de mes deux couvercles de boîtes de godets pour faire mes mélanges et je passe mon temps à rajouter de nouveaux pigments aux couleurs existantes pour les faire évoluer au fur et à mesure de mes besoins. C’est une solution pratique pour les nomades, mais qui ne me permet pas de réutiliser facilement une couleur (par exemple, si j’ai oublié une zone) donc je ne vous conseille pas de m’imiter !
Le drawing gum
Le drawing gum, ou gomme à masquer, est un outil précieux pour les aquarellistes, même si rien ne vous oblige à l’utiliser. Il s’agit de latex liquide (généralement bleu ou vert, quelquefois blanc) qui va se transformer en film imperméable en séchant, protégeant le papier de l’aquarelle. Commencez par l’appliquer et le laisser sécher, faites votre peinture, et une fois que vous avez terminé, gommez la surface : le blanc de l’a feuille réapparait comme par magie !
C’est un medium très pratique, que j’utilise régulièrement, mais il peut vous faire des misères ! Voici donc quelques précautions d’usage.
- Le drawing gum résiste mal aux grosses chaleurs. Évitez de le laisser dehors en pleine canicule, vous vous retrouverez avec une pâte qui ne sèche pas et ne se retire pas du papier.
- De manière générale, c’est un produit relativement fragile, qui ne se conserve pas toujours très bien : privilégiez un petit contenant pour éviter d’en jeter les 3/4 une fois qu’il est abîmé.
- Certains papiers réagissent mal au drawing gum, notamment côté papiers en fibre de coton : faites toujours un test pour vérifier qu’il se retire facilement avant de vous lancer dans une grosse aquarelle.
- Il ne fait pas bon ménage avec les pinceaux en poils naturels : à la fois très absorbants et fragiles, il peuvent vite être massacrés si vous les utilisez avec du drawing gum.
- Pour l’utiliser sans faire de dégâts, prenez plutôt un pinceau en fibre synthétique et rincez-le immédiatement après avoir fini : une fois que le drawing gum sèche sur le pinceau, c’est la fin pour lui !
- Pour éviter que les poils n’absorbent trop le drawing gum, vous pouvez humidifier le pinceau et y faire pénétrer une goutte de liquide vaisselle ou de savon : elle formera une couche protectrice et facilitera le rinçage.
- Si vous voulez faire des détails très fins, le drawing gum s’utilise très bien à la plume, et pour le coup, celle-ci se nettoie très facilement ! Il suffit de laisser sécher, puis de retirer la pellicule de plastique.
Conclusion
Le matériel de peinture a tendance à être cher à l’achat, quelle que soit la technique utilisée, mais l’aquarelle a l’avantage de durer longtemps et pourra vous accompagner pendant des années de pratique du dessin. Cela vaut donc le coup de débourser un peu plus pour avoir directement du matériel de qualité et ne pas vous décourager. J’espère que cet article vous guidera dans vos choix et vous permettra de trouver directement le matériel d’aquarelle qui vous conviendra.
Ne vous sentez pas obligés de multiplier les pinceaux ou d’acheter une énorme palette, surtout si vous avez un petit budget : une boîte de 12 godets vous permettra déjà de faire énormément de choses. Et puis, vous aurez tout le temps de vous faire plaisir en complétant votre matériel petit à petit, après avoir apprivoisé la technique. À ce moment-là, vous saurez bien mieux de quoi vous avez besoin.
La prochaine fois, je vous partagerai quelques techniques et conseils pratiques pour débuter à l’aquarelle !