Dans l’article précédent, L’encrage manga : quels outils choisir ?, je vous parlais des nombreux outils disponibles pour réaliser son encrage.
Dans cet article, je vais me focaliser sur les techniques de l’encrage à la plume : comment tenir les outils, quoi faire en cas de non fonctionnement et mes petits trucs et astuces.
L’encrage, ça sert à quoi ?
Vous le savez probablement, l’encrage est une étape importante dans la création d’un manga. C’est son résultat qui va se trouver dans les mains du lecteur et donner une première impression. Et comme vous pouvez vous en douter, la première impression compte énormément dans le choix d’un manga.
L’encrage, c’est la mise au propre de ses dessins, et une grande partie du travail final.
Quelques notions de base
Un encrage réussi répond à plusieurs critères : gestion des volumes, gestion de l’ombre et de la lumière, gestion de la perspective (premier plan, second plan, arrière-plan).
Gestion des volumes
Bien que le dessin soit une activité en 2D, de nombreuses techniques visent à reproduire un effet 3D, c’est-à-dire la mise en volume des formes, des objets et des sujets représentés. Il faut toujours garder en tête que ce que l’on dessine est en fait en trois dimensions.
Quelle influence cela a-t-il sur l’encrage ? Il va s’agir de varier l’épaisseur du trait au bon endroit pour donner cette impression de volume.
Gestion de l’ombre et de la lumière
Comme pour les volumes, l’ombre et la lumière sont des éléments essentiels pour la compréhension d’un dessin. Et en encrage, cela va passer par le trait d’abord. C’est-à-dire que, comme pour les volumes, l’épaisseur du trait doit changer en fonction de l’emplacement de l’ombre et de la lumière. Basiquement, on dira que le trait est plus épais côté ombre, plus fin côté lumière.
À ce jeu d’épaisseur de trait, viendront s’ajouter des ombres plus « présentes » et qui prendront plusieurs formes : trames, hachures, aplat de gris ou de noir.
Mais en manga (et je pense dans tous les types d’encrage), poser ses lignes épaisses avant l’aplat ou la trame est un bon moyen de vous indiquer où vous aurez ensuite à placer la trame ou l’aplat. Comme si, en encrant, vous aviez pris des notes et vous étiez mis des points repères pour les finitions.
Dans l’exemple ci-contre, regardez d’abord attentivement les lignes constituant les contours des formes. Par exemple, pour le bras au premier plan : non seulement ses lignes sont plus épaisses que le reste du corps (il est au premier plan), mais en plus les lignes à droite du bras sont plus épaisses que celles situées à gauche (ombre à droite, lumière à gauche).
Ainsi fait, il a été plus facile de poser les ombres en hachures : les lignes de contours donnaient déjà leur position.
Bien entendu, il est primordial de rester cohérent : cela signifie qu’au début de l’encrage, vous avez déterminé un point source pour la lumière (ici à gauche du dessin), que vous l’avez respecté tout au long du tracé et que vous vous en souvenez au moment de l’ajout des détails comme les hachures.
Gestion de la perspective
Cela ne vous aura pas échappé, en dessin, et par extension en encrage, la perspective est nécessaire à la représentation d’une scène et à sa bonne compréhension.
L’application des conseils ci-dessus, concernant le volume, l’ombre et la lumière, est déjà un bon départ pour gérer la perspective dans l’encrage. Mais ce ne sera pas suffisant. Il vous faut également ajouter le fait que les épaisseurs de traits, tout confondu (ombre, lumière, volume), ne peuvent pas être abordées de la même façon s’il s’agit du premier plan, du deuxième, etc. jusqu’à l’arrière-plan.
En effet, si vous traitez vos traits de la même manière sur tout le dessin, tous vos efforts pour lui donner du volume seront réduits à néant. Une impression de plat apparaîtra et vous retournerez dans l’univers du 2D.
Les traits du premier plan seront forcément plus épais que ceux du deuxième plan, qui seront eux plus épais que celui du troisième, et ainsi de suite jusqu’à l’arrière-plan.
Au premier plan, les traits sont plus épais. À l’arrière plan, les traits sont plus fins.
Si vous souhaitez aller plus loin dans la compréhension du fonctionnement du noir et du blanc, je vous conseille l’article Dessiner en noir et blanc : ombres, lumières et impact, écrit par Astate, et qui pousse encore plus loin les notions que je viens d’aborder.
Préparer ses plumes
Si vous avez lu le précédent article vous présentant les différents matériels disponibles pour encrer, vous savez que les plumes G, Maru et Saji ont des fonctions recommandées, c’est-à-dire que l’on ne va pas les utiliser pour la même chose. Enfin, ça c’est la théorie, vous savez qu’il existe de nombreux contre-exemples à ce que je viens de dire.
Une chose cependant qu’elles ont en commun, c’est comment les utiliser.
Plumes neuves, déballage
Si vous utilisez vos plumes pour la première fois, quelques gestes s’imposent avant de les tremper dans l’encre.
Premièrement, pour leur conservation, les plumes sont recouvertes d’un fin film d’huile protectrice. Si vous ne les nettoyez pas, vous aurez des problèmes d’adhérence de l’encre sur la plume (je vous ferais bien un cours de science sur comment l’eau et l’huile ne se mélangent pas, mais ce n’est pas le propos ici…).
Pour les nettoyer, plusieurs méthodes : le chiffon humide, le mouchoir en papier, ou le briquet. L’objectif est de retirer le film d’huile, et ces trois méthodes fonctionnent.
Si vous utilisez un chiffon humide, pensez à sécher votre plume ensuite, par précaution.
Si vous utilisez le mouchoir en papier, soyez consciencieux.se et repassez plusieurs fois sur votre plume, afin d’être sûr.e.
Enfin, si vous choisissez l’option briquet, premièrement, soyez vigilent.e et ne vous brûlez pas !
Deuxièmement, inutile de soumettre votre plume à plus de quelques secondes à l’épreuve du feu : rappelez-vous que le film d’huile est fin. En plus, vous risquez de trop chauffer le métal, ce qui nuira à l’intégrité de votre plume. Enfin, prenez garde à ne pas trop approcher la flamme du porte-plume, dans le cas surtout où vous utilisez un porte-plume en plastique (type Deleter par exemple). J’espère qu’il est inutile de vous rappeler que le feu et le plastique donnent un résultat inapproprié à l’encrage….
Personnellement, je nettoie mes plumes neuves avec un mouchoir en papier. Aucun risque pour la plume, pour mes feuilles ou pour mes doigts. Alors, oui, certes, il faut parfois réessuyer la plume quand on constate que l’encre n’adhère pas, mais ce n’est pas si fréquent que ça et surtout, ça évite pas mal d’autres ennuis.
Installation du matériel
Comme présenté dans l’article sur le matériel d’encrage, il existe plusieurs types de porte-plume.
Quels que soient ceux que vous choisissez, vérifiez toujours que votre plume est bien enclenchée dans votre porte-plume. Lorsqu’une plume est mal installée sur son porte-plume, il peut se produire plusieurs incidents : la plume se tord à cause de trop de pression et de la mauvaise installation, la plume sort de son porte-plume (laissant derrière elle une belle traînée d’encre gâchant probablement votre travail fait en amont), le porte-plume peut aussi s’abîmer (valable surtout pour les porte-plume Deleter et l’attache pour la plume maru, ou pour les porte-plumes de calligraphie à clapet où le clapet peut se déformer s’il est mal enclenché).
Particularité des plumes d’encrage manga
Les plumes utilisée pour l’encrage (et pour la calligraphie aussi, si je ne me trompe pas) sont composée de deux pales. Lorsque vous appuyez votre plume sur le papier, vous pouvez voir que ces pales vont s’écarter.
C’est cette particularité qui va vous permettre de faire varier l’épaisseur du trait : par pression (gentille la pression, hein !), les pales vont s’écarter et déposer plus d’encre, épaississant ainsi votre trait.
Aussi, pour pouvoir utiliser cette particularité au mieux, il est important de savoir comment poser son matériel sur le papier et comment le tenir.
Allez ! On encre !
Tremper sa plume dans l’encre
Alors, oui, cela peut paraître enfantin comme geste, mais mon expérience en tant que formatrice m’a permis de voir bon nombre d’excentricité dans ce domaine.
Il est inutile de tremper sa plume jusqu’à la garde du porte-plume. La capacité de réserve d’encre d’une plume tient à deux choses : sa courbure et la surface de tension de l’encre. C’est de la Physique, merci de vous tourner vers votre professeur de sciences pour plus de détails. Généralement, tremper votre plume jusqu’au « trou » qui se trouve sur son corps suffit.
Tremper votre plume jusqu’à la garde du porte-plume peut être risqué pour la longévité de votre matériel. En effet, lorsque de l’encre s’insinue dans les interstices de votre porte-plume et qu’elle n’est pas immédiatement nettoyée, cela peut conduire à ce que la plume ne puisse plus sortir du porte-plume. En séchant, l’encre aura « collé » la plume au porte-plume. Il n’y aura d’autres options que d’utiliser une pince pour sortir la plume, entraînant sa destruction. Dans le cas des porte-plume Deleter, qui offrent la possibilité de porter aussi bien les plumes G et Saji, que la plume Maru, cela peut aussi conduire à ce que le support de la plume Maru se casse.
Si vous avez trempé votre plume correctement, il vous reste deux petits gestes à faire avant d’apposer votre plume sur le papier.
Essuyez l’avant et l’arrière de votre plume sur le bord de votre pot d’encre. Ainsi, l’excédent d’encre retombera dans le pot… plutôt que sur votre feuille !
Tenue du matériel dans votre main et pose sur le papier
La façon dont on tient son matériel joue aussi sur sa bonne utilisation et sa longévité.
Une plume ne s’utilise jamais à la verticale ! Cela abîme les pales de votre plume en risquant notamment de les tordre. Aussi, vous verrez à l’utilisation que la descente de l’encre n’est pas fluide et que la plume accroche systématiquement le papier.
Il vous faut donc tenir le porte-plume plutôt vers le milieu et éviter de positionner vos doigts au bout de celui-ci (c’est-à-dire trop proche de la plume elle-même).
Pour nos amis gauchers qui écrivent avec le poignet plié, la consigne s’applique également à vous. Même dans la position du poignet qui est la vôtre, il est important de positionner vos doigts vers le milieu du porte-plume.
Maintenant que vous savez tenir correctement votre porte-plume, occupons-nous de la plume elle-même. Parmi les multiples débutants à l’encrage à qui j’ai eu l’occasion de transmettre mes connaissances, j’ai constaté que la plume était souvent mal positionnée sur le papier.
Pour la longévité de votre matériel, et pour vous faciliter le travail, veillez à suivre les indications suivantes.
Votre plume a un endroit et un envers. L’endroit et la partie bombée (celle où on peut lire les différentes inscriptions lorsqu’il y en a (« G » pour la G-pen, zebra ou deleter selon la marque,…)). L’envers, est la partie creuse, celle où l’encre va s’agglutiner.
Sur le papier, la plume doit toujours être posée « envers » vers le papier, « endroit » vers vous. Même s’il est possible de l’utiliser dans l’autre sens, le débit d’encre n’est pas le même, vous n’avez pas accès à la particularité permettant de varier l’épaisseur du trait, et surtout la plume n’est pas faite pour être utilisée dans ce sens-là !
Je résume : vous avez positionné vos doigts à peu près à la moitié du porte-plume pour éviter que la plume ne soit à la verticale, vous l’avez posée « envers » face au papier, et vous ne l’avez tournée ni vers la gauche, ni vers la droite. Vous y êtes presque !
Maintenant que la tenue est bonne, il va s’agir d’utiliser la plume pour tracer des traits. Ce faisant, la plume ne doit pas « rouler » entre vos doigts : elle va toujours rester dans la même position (à plat, envers face au papier). Ce sont les mouvements de votre poignet pendant le traçage des traits qui va orienter votre plume, et cela doit toujours être ainsi. Cela va vous permettre d’utiliser la plume dans sa pleine fonctionnalité, et vous verrez aussi quels types de gestes vous pouvez vous permettre.
Par exemple, tracer un trait de bas en haut vous sera généralement interdit par la plume elle-même, tout simplement parce que sa pointe se plantera dans le papier. Outch !
Certains gestes vous paraîtront plus fluides que d’autres et c’est normal. Cela dépend de votre façon de tenir la plume et de tracer vos traits. Mais l’on peut tout de même émettre une généralité : les droitiers auront plus de facilité dans le sens gauche-droite, et les gauchers dans le sens droite-gauche. Et si je veux être plus précise, je dirais dans le sens gauche-droite ou droite-gauche en descendant en diagonale. C’est le sens qui me paraît être le plus facile pour tout le monde.
Dans la vidéo suivante, je vous montre les gestes de base pour amorcer vos plumes et commencer à tracer différents types de traits.
Pression sur la plume
Si vous ne rencontrez plus de difficulté avec la tenue de la plume et les tracés de base, vous allez pouvoir travailler avec la particularité des plumes d’encrage.
Pour rappel, il s’agit de la possibilité d’épaissir ou d’affiner le trait que l’on est en train de tracer.
Pour cela, il va falloir appuyer ou relâcher la pression que vous exercez sur votre plume. Vous avez peut-être déjà fait le test avant de les tremper dans l’encre : lorsque vous appuyez sur votre plume, les pales des plumes s’écartent. Lorsque vous relâchez, elles se resserrent.
C’est cette fonctionnalité que nous allons utiliser maintenant. Avec de l’encre, en appuyant puis relâchant progressivement, vous pourrez obtenir un trait dit « à effet de stroke », c’est-à-dire qui commence épais et fini fin. Ce geste est globalement la base de ce que vous allez faire en permanence sur vos dessins. Et c’est utilisé dès lors que vous voulez ajouter du volume, de l’ombre et de la lumière, de la perspective (souvenez-vous, en début d’article).
Évidemment, plus vous appuierez sur votre plume, plus elle consommera d’encre, plus il faudra la replonger dans l’encre pour la recharger. C’est l’inconvénient du travail à la plume. Mais vous verrez qu’à force d’utilisation, vous saurez prévoir la quantité d’encre disponible sur votre plume et anticiper son rechargement au besoin de votre dessin.
Entraînement
Échauffement de la plume et des doigts
Grâce aux petits exercices concoctés par Kuru, vous pouvez vous échauffer avant de démarrer tout travail d’encrage. Comme les sportifs ou les musiciens de haut niveau, ne négligez pas l’échauffement.
L’échauffement des doigts (et j’irai jusqu’à dire des bras entiers), vous permettra de les utiliser à leur pleine capacité : ils seront chauds et dispos pour que vous réalisiez vos meilleures performances !
Pour cela, je vous invite à consulter l’article Exercice #1 : Gymnastique des doigts
L’échauffement des plumes aussi, n’est pas à négliger. Oui, elles ne sont pas faites de chair et d’os, mais elles aussi méritent de s’échauffer. À l’image des trompettistes qui doivent réchauffer leur instrument pour qu’il donne le meilleur son, échauffez votre plume pour qu’elle donne ses meilleurs traits.
Vous pouvez donc répéter les exercices proposé dans l’article ci-dessus, mais cette fois avec vos plumes. Vous pouvez également compléter avec un Pack de fiches pratiques : Exercices pour pousser votre échauffement (et même entraînement !) plus loin.
La copie au service de l’apprentissage
Une fois parés pour la bataille, lancez-vous ! Vous n’avez pas de dessin à encrer ? Ou vous ne savez pas quoi dessiner pour commencer l’encrage ? Ou vous avez peur de massacrer votre superbe dessin avec votre encrage de débutant ? Pas de panique, là encore de super entraînements existent !
Vous pouvez consulter l’article Exercice #5 : Retracer des planches, qui vous parle de comment utiliser le travail d’auteurs que vous aimez pour progresser. Il existe plusieurs niveaux dans cette méthode :
- utiliser la photocopie d’un dessin simple pour repasser à l’encre sur ses traits,
- utiliser la photocopie d’un dessin plus complexe,
- utiliser la photocopie d’une page de manga (votre préféré par exemple),
- utiliser la photocopie d’une page de manga complètement éloignée de ce que vous avez l’habitude de faire,
- copier entièrement (du dessin à l’encrage) une page de manga.
En procédant ainsi, vous augmentez progressivement la difficulté de l’exercice… et vos compétences avec !
Dans tous les cas, allez voir le travail d’autres artistes, apprenez de leurs travaux, copiez et réappropriez-vous les méthodes. Cela enrichira votre trait, étoffera vos compétences, et vous donnera suffisamment d’aplomb pour encrer ensuite vos propres travaux !
Ce qui fera de votre copie un exercice efficace, sera à la fois votre régularité, et votre réflexion sur ce que vous copiez (Pourquoi le trait est-il plus épais à cet endroit? Comment l’artiste parvient-il à faire cet effet? Et si je changeais de plume pour voir la différence ? Et avec un pinceau, ça donne quoi ? Et si je fais l’inverse : épais côté lumière, fin côté ombre, ça donne quoi?).
Osez, tentez, expérimentez, apprenez de ce qui ne marche pas, confirmez ce qui fonctionne par la pratique régulière.
Dans la vidéo suivante, je vous montre et commente ma méthode d’encrage sur un dessin de ma composition.
Conseils, astuces et autres trucs
Entretien et conservation
L’entretien du matériel est essentiel dans le bon déroulement de votre encrage. Lorsque vous avez terminé, nettoyez vos plumes : à l’aide d’un mouchoir en papier pour essuyer toutes les traces d’encre, ou en les passant sous l’eau et en prenant grand soin de bien les sécher.
Ne laissez jamais vos plumes dans l’eau ! Elles rouillent.
Dans le cas où de l’encre s’est insinuée dans votre plume, sortir votre plume et rincer immédiatement. Utiliser un autre porte-plume en attendant que celui que vous avez nettoyé ait séché entièrement, surtout à l’intérieur !
Ne laissez jamais votre pot d’encre ouvert lorsque vous ne l’utilisez plus. Vous risquez de laisser l’encre sécher et de la rendre inutilisable. Vous risquez aussi de renverser le pot par accident et de tâcher tout ce qui se trouvera alentours.
Dans le cas où vous n’allez pas utiliser votre encre pendant une longue période, mettez-là au frigo, dans un récipient en verre, pour une meilleur conservation. Le passage au frais peut aussi améliorer sa tenue sur la plume et vous offrir une meilleure expérience de tracé.
Pour en savoir plus, vous pouvez également consulter l’article suivant : Entretenir son matériel de dessin.
Fin de vie
Les plumes ne peuvent pas être utilisée indéfiniment. Il arrive fatalement le moment où elles ne sont plus efficaces. Cela se traduit par plusieurs symptômes : les pales ne sont plus alignées, elle est devenu trop souple et la moindre pression influe trop sur l’épaisseur du trait, elle ne déverse plus l’encre correctement. Tous ces dysfonctionnement sont pour vous le signal qu’il est temps de changer de plume.
L’encre aussi périme. Là aussi, les symptômes sont multiples : encre trop épaisse et qui ne glisse pas correctement sur le papier, sorte de grumeaux (des petits morceaux d’encre séchée parsème votre encre), odeur forte à l’ouverture du pot, encre complètement sèche (comme de la peinture durcie),… Lorsque vous vous trouvez dans ces conditions, changez d’encre sous peine de petites crises de râleries parce que vous ne parvenez pas à encrer efficacement.
Bugs d’utilisation
Il arrive que la plume, qui fonctionnait très bien cinq minutes auparavant, se mette à ne plus faire correctement son travail. Cela peut être dû à plusieurs facteurs.
L’encre ne descend pas ? Vous êtes à court d’encre et devez replonger votre plume dans l’encre. On se sent bête parfois, mais ça arrive beaucoup plus souvent que ce que vous pouvez penser !
Vous avez de l’encre, mais l’encre ne descend pas ? Nettoyez votre plume. Il est possible que des grumeaux d’encre (encre sèche) ou des bouloches de papier se soient installés à l’extrémité de la plume et l’empêchent de faire correctement son travail. Ou bien, si votre plume est neuve, cela peut être dû à des restants d’huile de protection.
L’encre descend trop et mes traits sont épais alors que je n’ai pas appuyé ? Nettoyez votre plume. Il est possible qu’un grumeau ou une bouloche serve cette fois de diffuseur au lieu de bloqueur d’encre.
Vous avez de l’encre, mais les traits ne sont pas plein ? Vérifiez que les pales de votre plume soient toujours alignées. Il arrive parfois que l’on appuie trop et qu’elles se plient. Cela peut arriver également si la plume a fait une chute. Il est possible de les remettre en place en les pliant en sens inverse, mais gardez en tête que votre plume est de toutes façons fragilisée.
Votre plume fait « schrrrrriiiiiiiiich » quand vous l’utilisez ? Vérifiez que vous la tenez correctement, qu’elle est correctement positionnée sur le papier, que vous ne tentez pas de faire un trait dans le sens bas-haut, qu’elle a suffisamment d’encre. De façon générale, le bruit d’une plume sur le papier est plutôt agréable. S’il devient désagréable, c’est que votre plume vous parle et vous dit « Non, pas comme çaaaaa! ».
Conclusion
Pour réussir son encrage manga, il ne s’agit pas seulement de savoir où et comment poser ses traits. Bien sûr, c’est tout de même 60 % du travail à fournir. Mais les 40 autres pourcents reposent sur votre connaissance du matériel que vous utilisez, sur la manière que vous avez de l’utiliser et comment vous l’entretenez.
Pour une efficacité optimale, prenez soin de votre matériel et ayez les bons gestes. Le reste viendra avec de la pratique, de la pratique et encore un peu de pratique.
Si vous rencontrez d’autres difficultés qui ne sont pas mentionnées dans cet article, laissez-nous un commentaire, nous ferons notre possible pour y répondre et vous apporter notre solution si nous en avons.
Merci de m’avoir lue et n’hésitez pas à me suivre sur Instagram !
Merci beaucoup sa m’aide beaucoup