De temps en temps, je m’autorise des petites pauses créatives. Peindre avec des encres à alcool est pour moi une activité à la fois gratifiante et apaisante. On appelle ça l’Alcohol Ink Art en anglais.
Je vous invite à découvrir cette technique par le biais d’un article Atelier qui sort un peu du cadre habituel de nos publications.
Quelques exemples de peintures
J’adore cet effet, à mi-chemin entre galaxie et explosion de fumée colorée…
J’essaie de toujours travailler 2 ou 3 couleurs ensemble au maximum. Les différentes nuances se profilent d’elles-même lorsqu’on dilue et mélange les couleurs.
Comment peindre avec des encres à alcool ?
Les encres à alcool ont un rendu vraiment unique mais nécessitent un peu de matériel, de mise en place et de précautions pour pouvoir bien les travailler.
Même s’il est possible de peindre sur des toiles (préparées), le support de choix pour cette technique est le papier Yupo. Il s’agit d’un papier « plastique » spécialement conçu pour que l’encre reste à sa surface et permette de faire des mélanges.
Si vous essayez cette technique sur un papier classique ou un papier « absorbant » type papier à grain ou papier aquarelle, vous allez gaspiller beaucoup d’encre pour un résultat décevant.
Coté couleurs, j’utilise les encres COPIC Various Ink dont je vous ai déjà parlé dans plusieurs articles comme la présentation des produits COPIC et comment recharger un feutre à alcool.
Préparer le plan de travail
Je conseille de peindre dans un endroit bien aéré et sur une surface dégagée. Personnellement, j’utilise la table de la salle à manger autour de laquelle je peux bouger.
Je fais attention de protéger la surface avec plusieurs « sécurités » : une couche de plastique (un sac plastique mis à plat) au travers de laquelle je sais que l’encre ne passera pas, un carton épais pour avoir une surface bien plane et de l’essuie-tout pour absorber l’excès d’encre au besoin.
Préparer les outils
Pour peindre avec des encres à alcool, on a besoin d’encres, de papier et d’un diluant.
Pour le séchage, on peut opter pour le naturel en laissant le temps à l’alcool de s’évaporer complètement. Cette méthode permet à l’encre de se répandre de façon harmonieuse sur la surface du papier.
Si on recherche d’autres effets avec des délimitations plus nettes entre les couleurs, on peut raccourcir le temps de séchage à l’aide d’un petit sèche cheveux ou d’un pistolet à chaleur.
Les deux ont leurs avantages et inconvénients. Le sèche cheveux va souffler et diriger la trajectoire de l’encre. Ça demande un peu de doigté pour doser intensité et direction jusqu’à trouver le juste milieu. Le pistolet à chaleur quant à lui souffle moins fort et limite donc les éclaboussures mais il envoie un air beaucoup plus chaud. Si vous utilisez un papier Yupo fin, ne rapprochez pas trop le pistolet de la feuille au risque de la faire fondre et gondoler.
Une fois que les bases sont acquises, on peut chercher à obtenir plus de rendus avec quelques accessoires supplémentaires : pipettes, spatules, pinceaux, vaporisateurs, flacons pour des mélanges, paillettes fines et poudres métallisées…
J’utilise de l’alcool isopropyle pour diluer mes couleurs. Vendu en gros conditionnement, le produit est difficile à manipuler alors pour ne pas en perdre une goutte, je prépare avant chaque session un flacon plus petit pour pouvoir appliquer ce diluant avec plus de précision.
Précautions
Les encres à alcool sont volatiles. Pour peindre avec des encres à alcool, on va utiliser de l’encre mais surtout de l’isopropanol qui a une odeur assez forte.
Il est recommandé de porter un masque lorsque l’on fait des sessions de peintures prolongées. Pour ma part, je travaille sur des petits formats avec la fenêtre ouverte. C’est déjà bien mais je ne fais pas de très longues sessions sinon les vapeurs me donnent mal au crâne.
Si vous avez la peau sensible comme moi, je vous conseille de porter des gants. Même si ce type de peinture peut se faire proprement, sans trop déborder, il peut arriver qu’on ait de l’encre sur les mains. L’alcool n’est pas toujours tendre avec la peau alors n’hésitez pas à sortir les gants en latex.
Des étapes au grès des envies
Une fois que tout est prêt, on peut se lancer dans la création !
Bien qu’il existe des astuces et techniques pour mélanger les couleurs, il n’y a pas de règle particulière dans l’organisation des étapes pour peindre avec des encres à alcool. Je vous montre comment j’ai procédé ici mais il est possible de faire différemment.
Ici, j’ai commencé par poser quelques gouttes d’encre. J’ai choisi 2 couleurs différentes : BG49 et RV69.
Très concentrées en pigment, les gouttes sont très sombres au départ. Je rajoute quelques gouttes et éclaboussures d’isopropanol et je vois tout de suite mes couleurs commencer à se mélanger.
En manipulant la feuille, je fais se mélanger les couleurs et se répandre le diluant. Puis, en apportant de la chaleur grâce au pistolet (ou au sèche cheveu), je fais s’évaporer l’alcool pour que les pigments se déposent à la surface du papier.
Je rajoute un peu de poudre d’or, puis je m’amuse à diluer les couleurs en remettant quelques gouttes d’isopropanol.
Je travaille une zone à la fois pour mettre l’accent sur un mélange en particulier.
Petit à petit, les couleurs s’étalent et s’éclaircissent.
Le point positif de cette technique, c’est qu’on peut toujours revenir sur un endroit qui ne nous plait pas et ce, même après plusieurs jours. En ajoutant tantôt du diluant, tantôt une goutte de couleur supplémentaire, on peut modifier la toile à l’infini.
Une autre façon de faire : j’ai simplement parsemé ma feuille de gouttelettes de couleur et d’isopropanol sans chercher à les mélanger.
Ça donne un rendu un peu plus minimaliste et marbré mais quand même très joli !
On trouve beaucoup d’astuces et d’idées sur les réseaux avec les hashtags #inkart #alcoholinkart et je vous invite à voir d’autres démos sur Youtube par exemple.
Pour la petite histoire, j’ai découvert cette technique par le biais du Concours Copic 2020 dont je vous parlais dans l’article Atelier Dédé & Mumu. J’ai tout de suite été fascinée par le rendu de ces mélanges de couleurs et je n’ai pas résisté à l’envie d’essayer par moi-même.
Le rendu final
Le plus difficile avec cette technique c’est de savoir quand s’arrêter. Ne commencez pas à peindre avec des encres si vous êtes un éternel perfectionniste qui cherche toujours à parfaire le moindre détail.
Quoique… peut-être que comme moi, cette activité vous permettrait de lâcher prise 2 minutes. Vous allez choisir les couleurs et leur dilution mais au final, les encres n’en feront qu’à leur tête. Ces petites coquines vont explorer la surface, se mélanger, revenir… parfois, elles feront des bêtises mais le résultat sera toujours bluffant et spectaculaire.
Pour terminer, je vais vous montrer ce que peut donner une reproduction de ces peintures sur d’autres supports.
Vous voyez ici quelques produits dérivés que vous pouvez retrouver sur ma boutique RedBubble. À gauche, on retrouve deux peintures déclinées en carte postale et bloc acrylique.
Le rendu est vraiment bluffant sur le bloc acrylique. La profondeur donne du relief à la toile. C’est vraiment très joli chez soi !
J’espère que cette démo vous a plu et que vous aurez maintenant, vous aussi, envie d’essayer de peindre avec des encres. N’hésitez pas à partager vos créations avec nous !
Matériel utilisé pour peindre avec des encres à alcool
- Papier Yupo Carré
- Papier Yupo
- Encres à alcool Copic Various Ink
- Isopropanol 99,8%
- Poudre d’or
- Des pipettes
- Un pinceau sculpteur
- Des petites fioles vides
- De l’essuie-tout
- Un pistolet à chaleur
- Un sèche cheveux
Bonjour, ce n’est pas vraiment un commentaire que je post j’espère que vous ne m’en voudrez pas c’est plutôt un conseil dont j’ai besoin quelle est l’encre la plus riche en pigment je crois comprendre que vous utilisez des encres copic la présentation particulière de ce produit me fait hésiter à passer commande car je ne sais pas si j’ai affaire à un marqueur où a de l’encre. Sur les descriptions je peux lire produit de recharge pour marqueur est-ce cela qu’il faut utiliser. Merci de m’aider si cela vous est possible. cordialement
Bonjour Helene,
Effectivement, j’utilise ici de l’encre à alcool COPIC vendue en petits flacons. Elle est détournée de sa fonction première car elle sert normalement à recharger les feutres COPIC. Peu importe la marque de votre encre, mais si vous voulez obtenir le même type d’effets que dans la présentation, il vous faut choisir une encre à alcool. J’espère avoir répondu à votre question !
Une autre Hélène vous remercie parce que vous avez répondu à une question précédente
Bonjour Kuru,
Le rendu est magnifique, je me demande si je ne vais pas essayer !
Par contre je me demandais s’il était nécessaire d’utiliser un fixatif lorsque notre œuvre est terminée ?
Merci 🙂
Belle journée
Mince, bonjour Emmie et désolée pour le délai de réponse.
Je n’applique pas de fixatif personnellement. Les encres à alcool ne sont pas censées bouger dans le temps.
Aussi, si vous partez sur l’emploi d’un fixatif, attention que ça ne vienne pas dénaturer votre création car les encres à alcool peuvent réagir avec d’autres substances.
C’est à essayer sur un brouillon !
Bonjour…quel est le traitement à faire pour l’encre à alcool sur toile ou toile aquarelle ? svp merci 👍
Bonjour Françoise,
Les encres à alcool s’utilisent principalement avec le papier Yupo qui est un type très particulier de papier avec une surface imperméable.
Le papier aquarelle est absorbant et pas du tout adapté pour ces techniques où les couleurs doivent glisser sur la surface.
J’ai vu des artistes travailler sur des toiles tendues et je pense qu’elles préparent les toiles avec une couche de gesso blanc qui rend la toile hermétique. Le gesso n’est pourtant pas l’idéal car la surface sera difficilement lisse.
Je vous invite à essayer le papier yupo pour ce type de création car c’est là le support le plus adapté.