Le dossier éditorial (ou dossier d’édition, ou encore dossier éditeur) est un outil de travail, aussi bien pour les éditeurs que pour les auteurs, dans lequel on retrouve tous les éléments de travail nécéssaire à la création d’une BD, d’un Manga, d’un Comics…
Voyons ensemble comment préparer ce dossier, quoi mettre dedans et comment l’envoyer !
Préparer son dossier éditorial
Ça y est, vous avez votre idée de projet, vous avez écrit le scénario, vos personnages sont au top, vous avez commencé à dessiner quelques planches et vous avez envie de présenter votre projet à un éditeur.
Ne vous pressez pas trop ! Passez un peu de temps sur votre dossier éditorial, ne le bâclez pas en quelques semaines (ou pire quelques jours…), car il est fort possible que l’éditeur le sente à la lecture.
Votre motivation
Attention, il faut que vous soyez sûr de votre projet et surtout de vous, au moment de l’envoyer : si un éditeur décide de le publier, cela signifie que vous passerez au minimum quelques mois, sûrement quelques années à travailler sur la même histoire !
Il faut donc que votre projet vous donne également envie (à vous!), de passer tout votre temps dessus, jusqu’à ce qu’il arrive à terme.
De plus, si le projet que vous proposez vous motive vraiment, l’éditeur le sentira à la lecture de votre dossier !
La présentation de votre dossier éditorial
Quand vous contactez une maison d’édition (quelle qu’elle soit), pensez que vous ne vous adressez pas à une institution, mais bien à une personne.
Il faut donc faire en sorte que cette personne ait envie d’ouvrir votre dossier ! Pour cela, il faut que la présentation soit un minimum soignée.
Certains éditeurs reçoivent en moyenne entre 15 et 30 dossiers par semaine, alors il faut bien comprendre qu’un dossier sale, très épais et mal organisé puisse les rebuter.
La couverture du dossier éditorial
Quand vous vous rendez en librairie, c’est souvent la couverture qui vous donne envie d’ouvrir un livre que vous ne connaissez pas. C’est la même chose dans cette situation : si la couverture donne envie, vous avez plus de chance que votre dossier attire l’œil de l’éditeur !
C’est donc un atout pour votre dossier éditorial. Faites une couverture mettant en scène vos personnages de manière attractive, même s’il ne s’agira probablement pas de l’illustration qui sera utilisée si votre projet a la chance d’être édité.
Astuce : Si vous envoyez votre dossier par mail, mettez votre couverture dans le corps du mail. Faites impression dès le premier coup d’œil !
Un texte aéré
Vous avez sûrement beaucoup de choses à dire sur votre projet, mais essayez néanmoins d’aller à l’essentiel lorsque vous écrivez.
Tout le monde est rebuté à la vision d’une page très chargée de texte, alors mettez-vous à la place de l’éditeur qui lira votre dossier et essayez de faire de courts paragraphes plutôt qu’un pavé de texte dont on ne voit pas la fin !
Attention aux fautes !
Faites extrêmement attention à votre orthographe, car un dossier plein de fautes désavantagera un projet, même si celui-ci est très bon !
Pour être sûr de ne pas oublier de fautes, faites-vous relire par votre entourage. Ce sera également l’occasion de vérifier que vos textes ont du sens et que l’on comprend bien de quoi vous voulez parler dans ce projet.
Le nombre de page
Attention, je ne parle pas encore des planches dessinées de votre projet, mais bien du nombre de pages que contiendra votre dossier éditorial au total.
Il n’y a pas de nombre de page obligatoire à respecter, mais la plupart des auteurs ayant déjà présenté un projet vous conseilleront de ne pas faire plus de 20 pages.
Par ailleurs, votre dossier éditorial vous prendra du temps et de l’énergie à réaliser, mais gardez bien en tête que vous ne serez pas rémunéré pour le faire…
Votre projet
Décidez de préférence d’envoyer une histoire courte à l’éditeur : un plan de série extrêmement long peut lui faire peur, surtout s’il s’agit de votre premier projet.
Il faut avoir conscience que l’éditeur prend un risque, s’il accepte de publier votre projet : il y investit des fonds, de l’énergie, du temps…
Il faut donc qu’il puisse comprendre votre idée et qu’il soit prêt à s’y investir !
Essayez de penser votre projet plus comme une histoire courte (en un ou deux tomes maximum) qu’il sera possible de transformer en série, plutôt que de penser directement à une série.
Les éditeurs observent les ventes du premier (et parfois du deuxième volume) avant de prendre la décision de continuer de publier une série.
Que contient un dossier éditorial ?
Parce que tous les éditeurs sont différents, vous devrez aller vérifier (sur leurs sites) s’ils donnent des précisions sur ce qu’ils veulent trouver dans votre dossier éditorial.
S’ils ne vous donnent pas d’indications, voici ce qu’il faut généralement y mettre :
Une présentation du ou des auteurs
Êtes-vous le seul auteur sur le projet ou bien travaillez-vous en équipe avec un dessinateur ou un scénariste ? C’est quelque chose que l’éditeur voudra savoir.
Faites une courte présentation du ou des auteurs, en précisant le rôle de chacun des membres de l’équipe. N’oubliez pas :
- Votre nom et votre prénom
- Votre pseudo
- Votre âge
- Vos études (dans le cas où c’est pertinent)
- Vos coordonnés
- Vos réseaux
- Si vous avez déjà travaillé sur un projet de BD/Manga/Comics, c’est le moment de le préciser : donnez un lien vers vos précédents travaux !
La note d’intention
Il s’agit du document qui contiendra les informations que l’éditeur a besoin de savoir tout de suite sur votre projet. C’est en quelque sorte une lettre de motivation.
Pour y réfléchir, vous pouvez utiliser la méthode du QQOQCP (Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Pourquoi) afin de couvrir toutes les questions que l’on pourrait se poser sur ou autour de votre histoire.
Le but de la note d’intention est de montrer ce qui vous motive dans votre projet, ainsi que (comme son nom l’indique) ce que vous avez l’intention de faire et comment vous allez vous y prendre pour le faire.
- Le titre : même s’il est temporaire, précisez quel est le titre de votre histoire.
- Le thème : quels sont les sujets que vous y abordez ?
- Le pitch : c’est une phrase ou un petit paragraphe qui sert d’accroche à votre projet, qui donne envie à la personne qui le lit d’en savoir plus.
- Le format : en quelle taille voyez vous votre futur livre ? Chaque éditeur propose des formats différents, alors vérifiez bien !
- L’époque : s’agit-il d’une histoire contemporaine, ou bien se déroule-t-elle dans le passé ? Dans le futur ?
- Le lieu : Où l’histoire se déroule-t-elle ?
- La durée : Sur combien de temps se déroule votre histoire?
- L’intensité du conflit : s’agit-il d’un conflit politique ? D’un triangle amoureux ? Quels genres de conflits racontent votre histoire ?
- Genre : S’agit-il d’une comédie ? D’une romance ?
- Concept : En quoi votre projet est-il original ? Quel point de vue avez-vous choisis pour en faire une histoire intéressante ? etc.
- Tout a déjà été raconté, seul la manière dont vous décidez de raconter une histoire peut la rendre intéressante !
- Références : Vous êtes-vous inspiré d’une ou plusieurs histoires qui existent déjà ?
- N’hésitez pas à dire ce qui vous inspire, comme dit juste avant, tout a déjà été écrit, en parler ne vous nuira pas, mais cela aidera l’éditeur à comprendre plus facilement votre projet.
- Contexte : Y-a-t’il un contexte à préciser, à cause duquel (ou grâce auquel) votre histoire a lieu ?
- Fil conducteur : Quel est le fil conducteur qui relie tous les évènements de votre récit ?
- Nombre de pages prévues
- Public visé
- Le temps que vous pensez passer sur chaque volume…
Attention à ne pas en faire trop pour essayer de vendre votre projet !
Vous ne savez pas si votre histoire va faire un carton ou non. Mais pour convaincre l’éditeur qu’il doit donner une chance à votre projet, vous devez lui prouver que vous avez beaucoup travaillé dessus et qu’il vous semble assez stable pour tenter l’aventure !
Le résumé / synopsis
Votre dossier éditorial doit impérativement contenir un résumé, aussi appelé synopsis, pour avoir une idée globale de votre histoire.
C’est le moment de montrer à l’éditeur que vous maitrisez le scénario de votre projet (voir notre article : Construire son scénario).
Le synopsis de votre histoire permet de connaitre les tenants et les aboutissants de votre projet. Il faut que vous écriviez une version synthétisée de votre introduction, de votre développement et de votre conclusion.
Il est très important que vous écriviez la fin de votre histoire (tant pis pour le spoil ! ). Il s’agit d’un dossier éditorial, l’éditeur a besoin de la connaitre pour évaluer d’une part si vous savez où vous allez mais aussi pour évaluer si elle a du sens (et de l’intérêt).
Racontez votre histoire en essayant de rester dans le ton du projet : s’il s’agit d’une histoire humoristique, n’hésitez pas à faire votre résumé sur un ton léger par exemple.
Fiches personnages
C’est le moment de présenter vos personnages, dans une fiche précise et concise, comme une carte d’identité. (Lire notre article : La Caractérisation de Personnage)
Ne mettez que les personnages qui ont un rôle important dans votre scénario, comme par exemple le ou les protagoniste(s), l’antagoniste, et un ou deux personnages secondaires dont on peut lire le nom dans votre résumé (seulement si nécessaire) !
Accompagnez chaque fiche d’un dessin du personnage, dans une pose éloquente qui permet de connaitre un peu sa personnalité avant même de lire le texte de présentation.
Ces fiches ne sont pas toujours demandées par les éditeurs mais elles permettent d’apporter quelques précisions sur le scénario et de montrer un peu votre style graphique.
Quelques planches abouties
Il s’agit de l’élément le plus important de votre dossier.
On appelle une planche aboutie une planche qui a été passée au propre : il faut que ces planches soient encrées et tramées, ou bien mise en couleur selon le rendu final de votre projet.
Le nombre de planches à fournir dépend du projet : essayez de présenter dans votre dossier éditorial à peu près 10% (ou 1/10) de votre nombre total de planches.
La plupart des éditeurs précisent qu’il souhaitent un minimum de 5 planches.
Astuce : Montrez une scène forte et pas forcément le début de votre histoire. Vous montrez à l’éditeur que vous maîtrisez l’art séquentiel et les décors.
Quelques planches storyboardées
Il est intéressant pour l’éditeur de voir quelques unes de vos planches storyboardées.
Dans l’éventualité ou votre projet serait accepté, vous serez sûrement amené(e) à lui montrer régulièrement le storyboard pour qu’il vérifie et vous donne des conseils, avant de pouvoir passer au propre.
Ne fournissez dans votre dossier éditorial que des planches storyboardées propres et un minimum lisibles, sinon elles n’auront aucun intérêt.
Les planches que vous choisirez pourront venir compléter la séquence que vous aviez sélectionnée pour les planches abouties.
L’univers
Si votre projet est complexe et qu’il nécessite plus de précisions, vous pouvez ajouter à votre dossier éditorial quelques informations sur l’univers. Par exemple :
- Une time line : une frise chronologique qui aide à visualiser les évènements dans le temps.
- Une cartographie : une carte du monde qui aide à visualiser les différentes zones du monde, les différents peuples qui l’habitent…
- Quelques croquis de décor
Envoyer son dossier éditorial
Ça y est, votre dossier est terminé. Le moment est venu de l’envoyer à une Maison d’Édition ! Vous vous posez sûrement encore quelques questions…
À qui envoyer son dossier ?
Il est très important de se renseigner sur l’éditeur avant de lui envoyer un dossier.
Si votre projet n’entre pas du tout dans sa ligne éditoriale, dans le type de livre qu’il édite habituellement, il y a de fortes chances que votre dossier passe directement à la corbeille…
Vous devrez donc, au préalable, sélectionner les Maisons d’Éditions qui sont susceptibles de publier un projet comme le vôtre.
Sous quel format ?
Durant de nombreuses années, j’ai pu lire sur différents sites internet qu’un dossier éditorial présente mieux s’il est envoyé en version papier.
Cette tendance a légèrement changé et certains éditeurs privilégient exclusivement un envoi numérique. C’est le cas des éditions PIKA qui ont supprimé leur adresse postale de leur page dédiée à l’envoi de projets.
Par courrier
Quand certaines Maisons d’Éditions précisent leur adresse postale sur la page de soumission de projet éditorial, c’est sûrement qu’elles attendent (ou du moins qu’elles ne sont pas contre), le fait de recevoir une version papier.
Le sujet est controversé : d’un côté certains auteurs vous conseilleront d’envoyer un dossier papier parce que les dossiers numériques retiennent moins l’attention.
D’un autre côté, certaines personnes estimeront qu’imprimer un dossier est inutile et que c’est un gaspillage de papier.
Si vous vous décidez pour un envoi par courrier, veillez à ce que la qualité d’impression soit assez bonne pour être lisible et faites relier vos pages proprement (chez un imprimeur par exemple).
N’envoyez surtout pas vos originaux ! Les éditeurs ne vous les retourneront sûrement pas.
Malgré tout, certaines Maisons d’Éditions proposent de vous les renvoyer si vous leur fournissez une enveloppe timbrée pour le retour.
Dans ce cas, il faudra attendre quelques semaines, peut-être même quelques mois (le temps que votre dossier éditorial soit étudié par les éditeurs), avant que vos originaux vous soient retournés.
Par mail
Essayez de présenter toutes les pages de votre dossier dans un seul et même fichier PDF, qui sera très facile à télécharger et à trouver pour l’éditeur.
Nommez le fichier correctement, avec votre nom et le nom de votre projet, pour que la personne qui le télécharge n’aie pas à le faire !
(Vous imaginez le bazar si tous les dossiers reçus s’appelaient « monprojetbd »)
Enfin, réduisez si possible le poids de votre dossier pour qu’il passe dans les pièces jointes de votre email. Si certaines Maisons d’Édition acceptent de télécharger le dossier éditorial via un site d’hébergement, ce n’est pas le cas de toutes !
Quelques conseils
Pour écrire cet article, je me suis tournée vers des personnes qui avaient déjà fait l’expérience de préparer et d’envoyer un dossier, et qui avaient également reçu des conseils de la part d’éditeurs, ou bien de leurs écoles.
Ils nous confient ci-dessous quelques conseils, informations et anecdotes concernant les dossiers d’édition.
Kuru
Kuru est la rédactrice en chef et la créatrice du Mangakoaching.
Vous avez certainement lu bon nombre de ses articles sur le site ! Aspirante mangaka, elle travaille actuellement sur son dossier éditorial.
Alors qu’elle présentait son book à un éditeur à Angoulême, celui-ci lui a confié quelque chose de libérateur au sujet des dossiers éditoriaux :
« Il se peut que vous fassiez 3, 4, 5 voire 10 propositions aux éditeurs avant que l’une d’entre-elles soit retenue. Ce n’est pas que vous êtes mauvais, mais peut-être que l’éditeur ne recherche pas ce type de projet pour l’instant, le marché a besoin d’autre chose. »
Quand on envoie un projet à un éditeur, c’est souvent perçu comme jouer à quitte ou double. Beaucoup ont le sentiment de miser toute leur vie sur leur dossier éditeur et perdent tout espoir d’être publié s’ils ne reçoivent aucune réponse positive.
Mais c’est bien la preuve qu’il faut persévérer, car il s’agit parfois seulement d’un mauvais timing !
Mylö
Mylö est étudiante à l’Académie Brassart Delcourt, en dernière année. Elle travaille en ce moment sur son projet de BD professionnel : il s’agira d’une romance jeunesse, dont le contenu reste secret pour le moment.
Elle dessine des illustrations et des fanarts dont elle vendra prochainement des impressions !
Dans le cadre de ses études, Mylö a eu l’occasion d’entendre des conseils de la part de certains éditeurs. Voici ce qu’elle nous confie :
Il vaut mieux être honnête dans son dossier éditorial et ne pas dessiner au-delà de ses capacités : si le projet est accepté, l’éditeur s’attendra à ce que le niveau de votre travail soit à la hauteur de ce qu’il a vu dans votre dossier.
Les Maisons d’Éditions reçoivent en moyenne 15 à 30 dossiers par semaine. Même s’il s’agit d’un nombre important, ils prennent toujours le temps de les ouvrir par curiosité et de regarder à quoi ressemblent les pages à l’intérieur, d’où l’importance de soigner sa présentation.
Ce n’est pas très bien vu d’envoyer exactement le même dossier à plusieurs éditeurs. Ils se connaissent tous entre eux, alors il vaut mieux l’adapter à chacun pour montrer que vous n’envoyez pas un dossier éditorial en masse.
Il est possible qu’un éditeur garde votre dossier car votre style graphique lui plaît, mais qu’il vous propose de travailler sur un autre projet. Il est également possible qu’il ne vous recontacte que bien plus tard !
Mylö recommande que l’ordre des pages de votre dossier éditorial soit le suivant :
- Couverture
- Prémisse, pitch
- La note d’intention (Mylö conseille de la faire tenir sur une demie page maximum)
- Les planches abouties
- Les planches storyboardées
- Le synopsis sur une page maximum (l’éditeur veut voir les planches en priorité, alors on place le synopsis après)
- Les fiches personnages
- La présentation des auteurs
Holo
Holo est étudiant en 3e et dernière année à l’académie Brassart Delcourt.
Il dessine actuellement un manga d’action type Shōnen du nom de « Gravity Wall », disponible sur Mangadraft, où se trouve également son premier projet « Asphodel ». Il compte l’auto-publier avant la fin de cette année !
Il a déjà réalisé un dossier éditorial dans le cadre de ses études et nous confie ce qu’il en a appris :
Il faut faciliter le travail de l’éditeur en lui apportant tout ce qu’il a besoin de savoir dans le dossier éditorial, sans pour autant l’inonder d’informations superflues.
Il est important de bien connaitre la ligne éditoriale de la Maison d’Édition à laquelle on envoie son dossier.
La décision de l’éditeur peut dépendre de tout petits détails, tels qu’une couleur, une forme de case ou une texture de papier… qui seraient perçues positivement ou négativement selon la personne qui lit votre dossier éditorial… Le monde de l’édition est très subjectif.
Petite anecdote : Un éditeur a refusé une pile de dossier parce qu’ils étaient plastifiés. Écologiste, il ne désirait pas travailler avec quelqu’un qui utilisait autant de plastique pour un dossier éditorial.
Alors faites attention à vos choix, car il faut que l’éditeur ait envie de travailler vous !
Child
Child a fait une licence en Art Plastiques, mais il est un autodidacte concertant la BD. Il travaille durant son temps libre sur son projet de manga type Shōnen du nom de Video Game Demon, une histoire tranche de vie humoristique et feel good disponible sur Mangadraft ! Si ses lecteurs sont assez motivés, il sera prêt à sortir son projet au format physique, en auto-édition.
Il faut éviter de charger trop le dossier éditorial, mais tout ce qui semble utile ou vendeur au projet n’est pas superflu !
Il a demandé des conseils à des auteurs professionnels, pour constituer son dossier. Il ne faut pas hésiter à aller vers eux, même si parfois ils n’ont pas le temps (alors il ne faut pas leur en vouloir si vous ne recevez pas de réponses).
Mais ce sont des personnes passionnées qui aiment partager leur expérience avec les futurs auteurs.
Child précise « La passion ça rapproche inévitablement les gens et c’est toujours motivant de pouvoir aider les futurs auteurs pros à s’améliorer, quand tu partages le même amour de l’art »
Les réponses semblent relativement rapides à arriver, selon les éditeurs. Pour Child, elles ont mis entre une semaine pour les plus rapides et un peu plus d’un mois pour les plus longues. Il a reçu des réponses de la part de toutes les Maisons d’Édition qu’il avait contactées.
Il a adapté son dossier éditorial, en mettant sur sa couverture le logo de la Maison d’Édition à laquelle il l’envoyait.
Mouli
Après son BTS en design graphique option média imprimés, Mouli a décidé de poursuivre ses études à l’académie Brassart Delcourt. Elle est en ce moment en dernière année et travaille à la fois sur un projet professionnel et sur un projet personnel du nom de « The World Can Wait », une aventure teintée de fantasy dont les premières pages sont disponibles sur Mangadraft !
Voici ce qu’elle sait et nous conseille de faire lors de la la création d’un dossier éditorial :
En ce qui concerne le nombre de pages, Mouli pense que l’on peut en mettre jusqu’à une vingtaine, si elles sont vraiment nécessaires.
Attention car « quantité ne veut pas dire qualité ». Il vaut mieux en mettre moins mais qu’elles soient toutes claires et utiles.
Sa formation en design graphique lui fait penser qu’il est plus intéressant d’envoyer un dossier éditorial papier, car on peut faire (entre autre) une belle reliure et avoir des pages en vis-à-vis… Mais il faut respecter la préférence de l’éditeur sur ce sujet.
Au final, ce qui comptera le plus aux yeux de l’éditeur, c’est le contenu du dossier, le projet que l’on propose : alors il faut attirer son attention et attiser sa curiosité !
Conclusion
Quand vous envoyez un projet à une maison d’édition, vous présentez simplement l’une des histoires que vous souhaiteriez raconter. L’éditeur n’est pas là pour vous juger.
Il s’agit d’un partenaire potentiel que vous devez convaincre de travailler avec vous. Pour ça, il doit pouvoir vous faire confiance.
En résumé :
- Prenez votre temps pour composer votre dossier éditorial
- Ne le chargez pas plus que nécéssaire, allez à l’essentiel, synthésisez.
- Choisissez avec soin à qui vous l’envoyez, selon leur ligne éditoriale.
- Valorisez les Maisons d’Édition en personnalisant votre contenu selon votre destinataire
- Des réponses négatives ne doivent pas vous décourager, parfois il s’agit simplement d’un mauvais timing
En cas de refus, n’hésitez pas à demander à l’éditeur ce qui ne lui convenait pas : s’il ne répondent pas, tant pis, ça ne coute rien. Mais s’ils vous répondent, vous aurez une piste pour faire mieux la prochaine fois !
On se retrouve bientôt pour un nouvel article, en attendant travaillez bien vos sur vos projets ! À vos crayons !
Aller plus loin
Pages internet dédiées aux dossiers d’édition de quelques éditeurs :
- Pika Édition
- Éditions H2T
- Ankama Éditions
- Éditions Delcourt
- Éditions Dupuis
- Éditions Le Lombard
- Éditions Soleil
Voici quelques liens pour en savoir plus sur le dossier d’édition :
- Un exemple de dossier par Alan Heller (sur son compte Facebook)
- VIDÉO : Le Rendez-vous Otaku #6 – Comment faire un dossier éditorial, Nicolas R
- VIDÉO : Conseil pour faire sa BD – Approcher les éditeurs, Sophie Lambda
- VIDÉO : Comment faire un dossier d’édition, Jean Vermeersch
- VIDÉO : Tuto, présenter un projet à un éditeur, Label 619
Bonjour Karine !
Merci beaucoup pour tes conseils, tout ça va beaucoup m’aider dans mon projet BD.
Cependant j’ai une question, comment ça fonctionne pour un auteur seul ? Je ne dessine pas, je ne suis que le scénariste. Je suis en train de commander ma couverture actuellement, mais je n’ai pas de dessinateur attitré … Est-ce un problème pour les éditeurs ? Peuvent-ils quand même accepter le projet et financer un dessinateur que j’aurais choisis ? Ou dois-je absolument trouver une collaboration avant d’envoyer le dossier ? En sachant que c’est très difficile de trouver un dessinateur libre qui a le niveau dont j’ai besoin pour la BD, en général ce sont des gens déjà pro, donc je les vois mal se lancer dans un projet incertain …
Merci de ton attention !
Bonjour Dagan !
Je suis contente que cet article puisse t’aider dans ton projet !
Concernant tes questions, d’après mes recherches, les éditeurs BD/manga s’intéressent surtout aux projets déjà complets (scénario+dessin).
Je peux citer notamment Run, éditeur du LABEL 619, qui dans une vidéo pour donner aux auteurs des conseils sur leurs dossiers éditoriaux dit très clairement :
« quand je reçois un projet de bande dessinée, je cherche l’image ».
(Le lien de cette vidéo se trouve en toute fin de l’article, mais je te le remets quand même ici : https://youtu.be/2mx0Clc1-EI)
Je cite également PIKA EDITION qui disent sur leur site :
« Nous sommes avant tout à la recherche de projets complets. Si vous êtes scénariste, il vous faudra trouver par vous-même un dessinateur qui vous suivra dans cette aventure avant de nous présenter votre projet et inversement si vous êtes dessinateur. »
(Je ne sais pas si ça peut t’aider, mais ils ont créé un groupe Facebook pour trouver une collaboration dessinateur/scénariste, à cette adresse :
https://www.facebook.com/groups/ProjetMangaPika/?ref=share)
Je pense donc que trouver une collaboration avec un dessinateur sera nécessaire pour contacter les éditeurs… ce qui effectivement ne sera pas facile, malheureusement… :/
Ne te décourage pas pour autant, beaucoup de scénaristes ont été dans ton cas un jour mais ils ont fini par trouver !
Bonne continuation ! ^^
Merci pour ta réponse !
Je vais devoir me remettre à chercher dans ce cas … En 1 an je n’avais trouvé qu’une seule personne qui convienne et elle m’a donné de faux espoirs avant de m’abandonner.
Difficile effectivement …
Merci pour les liens.
Au plaisir.
PS : Si jamais tu veux jeter un œil à mon travail, et me dire ce que tu en penses, j’en serais ravis.
pheonixx39@gmail.com
Je t’envoie de ce pas un email ! 😉
Bonjour Karine !
Merci pour avoir réalisé ce merveilleux topic !
J’aimerais savoir si ça t’intéresse de voir mon dossier d’édition pour que je puisse si il est possible de l’améliorer d’avantage.
Cordialement.