Si vous lisez des mangas, vous savez déjà ce qu’est un manga Shōnen. Pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas le terme ou qui voudraient en apprendre un peu plus sur ce genre narratif, nous allons voir ensemble ce qu’est un Shōnen, ses origines et ses caractéristiques.
Définition
Le Shōnen manga est (tout comme le Shōjo manga) est avant tout une ligne éditoriale au Japon qui vise la catégorie des jeunes garçons d’environ 10 ~15 ans, c’est-à-dire des pré-adolescents.
Le shōnen est un terme utilisé souvent pour parler d’un genre bien particulier, le Nekketsu, littéralement “sang chaud” en japonnais représentant un chemin initiatique du monomythe décrit par Joseph Campbell dans “Le héros aux mille et un visages” qui est une référence par ailleurs pour la construction d’un personnage et la réalisation d’un scénario de manière générale.
C’est un concept très populaire utilisé dans la littérature, le cinéma et plus encore.
Osamu Tezuka, grand maître dans l’histoire du manga aurait été mentionné pour avoir créé le genre Nekketsu, grâce à un classique du manga « La Nouvelle Île au Trésor« .
Au passage, vous constaterez que le découpage de ce manga est similaire à celle d’un story-board d’animation qui est loin d’être étonnant de ce grand-maître ayant tout autant travaillé dans l’animation que dans le manga.
En effet, Osamu Tezuka s’est beaucoup inspiré des animations américaines, surtout celles de Walt Disney, par rapport à l’expressivité des personnages.
À l’inverse, les studios d’animations Disney se sont beaucoup inspirés aussi des travaux d’Osamu Tezuka. Un exemple des plus connus est celui du Roi Léo, manga sorti en 1950 et une série d’animation sortie en 1965 au Japon qui à inspiré Le Roi Lion sorti en 1994 aux États-Unis. Bien que cet exemple reste controversé encore de nos jours. Inspirations, plagiat, simple coïncidences, certains affirment qu’il n’y a que quelques similitudes en ayant consulté les deux œuvres.
En bref, le Shōnen est un genre qui traite souvent de récits d’aventure, de héros suivant une quête qui les mène à trouver des alliés ou des opposants.
Exemples de Shōnens connus
Le shōnen ne manque pas d’exemple, bien qu’il vise essentiellement un public de jeunes ados, il en est néanmoins le plus populaire du grand public.
Voici quelques exemples parmi les titres les plus connus :
- Naruto (1999) de Masashi Kishimoto
- My Hero Academia (2014) de Kōhei Horikoshi
- Bleach (2001) de Tite Kubo
- One Piece (1997) de Eiichirō Oda
- Hunter x Hunter (1998) de Yoshihiro Togashi
- Fairy Tail (2006) de Hiro Mashima
- Saint Seiya (1986) de Masami Kurumada
- Dragon Ball (1952) de Akira Toriyama
- Assassination Classroom (2012) de Yūsei Matsui.
- …
Caractéristiques d’un Manga Shōnen
Bien que l’on connaisse principalement le Nekketsu, il existe d’autres sous-genres dans le shōnen. On a par exemple le “Pantsu Renai” mais plus connu sous le nom de Harem, qui parle principalement de romance humoristique où le héros maladroit va se retrouver à séduire plusieurs filles avec des situations inattendues et comiques.
Un exemple les plus connu est le manga Love Hina, un jeune homme en échec scolaire, Keitarō Urashima, se retrouve à vivre dans l’auberge de sa grand-mère « L’auberge Hinata » qui est devenue une pension exclusivement féminine.
À noter que l’on retrouve aussi ce même schéma dans le manga shōjo pour ce dernier. Dans ce cas-là, nous appelons ça un harem inversé.
Autres sous-genre très courant : le Gakuen signifiant École, Université, et qui abordera des sujet liés à la scolarité avec son lot de thématiques de la vie de jeune adulte comme l’amour, l’amitié, les difficultés scolaires et familiales ou encore le harcèlement.
Un bon exemple de ce sous-genre est A Silent Voice, manga parlant principalement de la surdité, le harcèlement scolaire et les autres thématiques que je viens d’énumérer.
En bref, beaucoup de thématiques sont abordées dans le shōnen et pas exclusivement de la baston musclée.
Quelle particularité dans le dessin
Le Shōnen manga possède aussi ses caractéristiques graphiques et cela a une conséquence sur la narration et les thématiques abordées. Il est toujours nécessaire de garder la bonne esthétique pour aborder un sujet donné.
Particularités physique des personnages
Le genre Shōnen a souvent pour particularité d’avoir des personnages athlétiques surtout pour le genre Nekkestu, afin de donner une crédibilité lors des combats. Dans la série Dragon Ball, par exemple, il faut allier musculatures imposantes et une esthétique simple pour dynamiser les combats et garder une lecture fluide.
C’est aussi le cas avec les tenues des personnages : San Goku et Végéta dans Dragon Ball avec des vêtements souvent moulants ou déchirés, Itchigo dans Bleach avec l’habit noir et ample des Shinigamis, ou encore le caste de Naruto où la plupart des personnages possède le même costume, mais le portent de différentes manières pour qu’ils soient reconnaissables.
Un bon contre exemple est dans One Piece. Malgré son physique de ficello pas très avantageux, Luffy, grâce au pouvoir du fruit du démon, est un personnage très fort qui peut devenir élastique. On ressent cette particularité dans son charadesign. La façon dont il est dessiné vient accentuer le côté dynamique du personnage surtout dans les combats.
Si l’on met de côté le Nekketsu, on retrouve des vêtements beaucoup plus classiques pour ce qui est des mangas plus orientés “tranche de vie”, souvent en lien avec le genre Gakuen, des uniformes étudiants, et autres vêtements d’adolescents japonais.
Pour ce qui est des mangas un peu plus extravagants dans le design des personnages, on retrouve parfois des uniformes étudiants très stylisés comme dans Yu-Gi-Oh ou encore d’autres styles plus élaborés avec une image de mode comme Jojo’s Bizarre Adventure, ou encore une extravagance dans des costumes d’époques dans Black Bulter, Pandora Heart ect.
Singularité dans la mise en œuvre
Le shōnen manga demande souvent un aspect dynamique dans sa conception graphique avec des onomatopées très prononcées, un grand jeu de pleins et de déliés surtout pour les scènes d’action.
On minimise l’utilisation des trames le plus possible et on privilégie plutôt des effets d’encrages avec des lignes de vitesse, des bêta flash et autres techniques.
Exemple très marquant dans Naruto ou l’auteur n’utilise jamais les trames, sauf pour certaines ombres et maximise le tout avec des lignes de vitesse et quelques détails pour donner de la texture tout en restant épuré.
Quelle particularité dans la façon de raconter
Le shōnen a, en général, un protagoniste masculin, âgé de plus de 10 ans apprenant au fur et à mesure à devenir un jeune adulte, très souvent sans parent ou vivant dans une famille monoparentale afin de laisser le libre-arbitre à notre héros. On remarque souvent ce schéma aussi dans la littérature de fiction pour adolescents.
Comme tout héros, il sera animé par un but qu’est l’amélioration de soi par divers moyens dans un monde rempli de dangers et d’adversaires redoutables, mais il sera toujours motivé par le pouvoir de l’amitié comme on peut souvent le voir dans One Piece par exemple où Luffy réussit ces exploits grâce a son équipage.
Certains mangas sont passés d’une audience dite shōnen à seinen (manga pour jeune adulte) car ils étaient en quelques sortes construits d’une différente manière au fil du temps avec le public qui grandit à mesure que l’histoire avance. Un bon exemple est Black Butler qui initialement était un shōnen et qui est devenu un seinen avec des thématiques beaucoup plus dures est matures avec le temps.
Conclusion
Si vous lisez des mangas, vous avez sûrement déjà tenu un Shōnen entre vos mains. Vous appréciez peut-être les thématiques abordées ou encore la façon dont les héros sont mis en scène : combats, épopées, quêtes, amitiés etc.
C’est ce qui fonctionne le mieux dans l’économie du manga et de nouveaux mangas ont révolutionné le genre comme My Hero Academie et Promised Neverland.
Maintenant que vous avez de nouvelles clés en main pour déchiffrer ce type de BD, pourquoi ne vous lanceriez-vous pas dans la création de votre propre manga shōnen ?!