Vous en avez peut-être déjà lu sans y prêter attention. Attardons-nous quelques instants sur ce format manga un peu spécial.
Qu’est-ce qu’un Yonkoma ?
Un yonkoma manga (4コマ漫画, litt. « manga en quatre cases ») est un type de manga en quatre cases, à tendance le plus souvent humoristique. Il s’apparente au comic strip de la bande-dessinée américaine.
Wikipedia
Il s’agit donc d’un format de manga en quatre cases de tailles identiques, similaire au comic strip. C’est une histoire qui se termine souvent par un gag.
Déclinaisons :
- Gags
- Gags aux personnages récurrents pour suivre un fil conducteur
- Yonmoe : séries où le yonkoma est utilisé pour rythmer le récit
Pour une histoire plus développée, il arrive qu’on trouve deux yonkomas côte à côte pour un total de 8 cases.
Origine du Yonkoma
Il est difficile de déterminer quand est apparu ce type d’histoires courtes pour la première fois.
Certains évoquent les travaux de Rakuten Kitazawa en 1902. D’autres situent l’apparition du yonkoma après la seconde guerre mondiale, sous l’influence des comic strips américains et rendus populaires par la publication de Sazae-san.
Ce qui est sûr, c’est que ce format est apparu dans la presse quotidienne japonaise. Il est né dans le but de faire rire.
Au départ, il met en scène le quotidien familial ou celui de l’employé de bureau lambda.
Où lire des Yonkomas ?
Au Japon, on retrouve ce format dans les journaux, les magazines, en guise de pages bonus à la fin ou entre les chapitres des mangas. Ces petites BD comblent les pages inter-chapitres où sont placées les publicités dans les magazines de prépublication.
Mais ces strips existent aussi dans leurs propres volumes reliés.
Quelques recueils célèbres :
- Deux mangakas à Angoulême
- Azu Manga Daioh
- Sazae san
- Nos voisins les Yamadas
Azu Manga Daioh de Kiyohiko Azuma est une histoire écrite exclusivement sous cette forme. Le découpage en quatre cases rythme la narration différemment et l’oriente vers le gag. Chaque partie peut être lue indépendamment tout en restant intelligible.
Voici deux exemples de manga dans lesquels on peut trouver des Yonkomas comme bonus en fin de chapitre, ou en fin de volume :
- Fullmetal Achemist, Hiromu Arakawa, Kurokawa
- Takane et Hana, Yuki Shiwasu, Kaze
Faire son propre Yonkoma
Le Kishōtenketsu
Nous avons déjà abordé la question de la structure générale d’un scénario dans l’article Construire son scénario. Le manga utilise la même structure, avec un vocabulaire japonais.
Au Japon, on parle de Kishōtenketsu : Ki (起), l’introduction, Shō (承), le développement, Ten (転), le climax et Ketsu (結), la conclusion. Ce plan de scénario est particulièrement visible dans les Yonkoma, puisque chaque case correspond à une étape du scénario.
- Dans la première case, le Ki, on introduit les personnages et toutes les informations importantes pour la compréhension de la suite du récit.
- Dans la deuxième case, le Shō, on développe l’histoire dans le sens de l’introduction.
- Dans la troisième case, le Ten, on fait face à un retournement de situation, à un événement inattendu.
- Dans la quatrième case, Ketsu, on conclut l’histoire.
Analysons ensemble un enchainement de cases !
Les outils
Comme il existe du papier doté de repères bleus pour dessiner rapidement les planches de manga, il existe aussi du papier dont les repères permettent de tracer sans efforts les 4 cases d’un Yonkoma.
Le saviez-vous ? La plupart du temps, les dialogues sont écrits à la main afin de s’adapter à la simplicité du style.
Pour terminer, voici un gabarit pour vous permettre de vous lancer dès maintenant.
Bibliographie
- Wikipedia
- Dessiner les Mangas pour les Nuls, Kensuke Okabayashi, First Editions, 2007
- Shogun Mag n#2, Novembre 2006
- Articles web :
- Le yonkoma : 4 cases pour 1 histoire
- Initiez-vous au Yonkoma
- Are yonkoma manga comic strips ? (Anglais)
- Un petit aperçu du yonkoma manga
J’adore ce que vous faites, continuez et même si c’est dure, ne lâchez rien ! 🤍