Nouvel article dans notre Dossier Animaux. Amoureux des (gros) chats, cet article est pour vous ! Je vous propose de vous aider à dessiner les félidés, du simple chat domestique au majestueux lion, en passant par tous leurs cousins félins.
Que sont les félidés ?
Quand on dit “félidé”, à quoi pense-t-on ? Au chat, au lion, au tigre, pour les plus communs. Certains rajouteront les panthères, les lynx ou les guépards également… C’est correct aussi, mais c’est une bien plus grande famille que ça.
Selon le dictionnaire Larousse: “(du latin Felis, chat). Mammifère carnivore tel que le chat, le lion, le tigre, la panthère, le jaguar et le guépard”.
C’est une définition correcte, mais somme tout assez peu claire pour se représenter l’image de ce qu’est un félidé, à moins d’en avoir déjà vu un. Elle nous cite deux principales caractéristiques de ces derniers, mais surtout, ses plus communs représentants. Ceci dit, elle reste tout de même très évasive sur les spécificités propres à cette famille et sur ses origines.
Petit rappel théorique
Reprenons notre classement du Vivant, évoqué lors de notre article sur les canidés:
Classe > Ordre > Famille > Genre > Espèce
Note : Il existe également des sous-ordres, familles, espèces… Mais j’ai choisi de simplifier volontairement pour aller à l’essentiel.
Les Félidés (Felidae) ou Félins sont une famille de mammifères de l’ordre des carnivores et du sous-ordre des féliformes. […] Parmi leurs traits caractéristiques figurent leur tête ronde au crâne raccourci, leur mâchoire dotée d’environ trente dents, et leurs griffes rétractiles.
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Si l’on remplace les mots du classement évoqué ci-dessus, les félins qui nous intéressent sont classés comme ceci :
- Classe des mammifères
- Ordre des carnivora (des carnivores),
- Famille des félidés, et notamment leurs 2 sous-familles (non éteintes) principales:
- les felinae, ou « petits félins » tels que le chat
- les pantherinae, ou « grands félins » tels que les lions, les panthères…
Et un exemple pour aller jusqu’au bout :
- Genre (felis pour les chats en général)
- Espèce (felis sylvestris pour le chat sauvage par exemple)
- Sous-espèce (felis sylvestris catus pour les chats domestiques)
Aujourd’hui, on dénombre de façon certaine 37 espèces de félins, chiffre qui pourrait être porté à une quarantaine selon de récentes études, mais les scientifiques débattent encore.
Attention : Ce classement n’est pas à confondre entre autres avec les races de chats, qui sont une classification par caractéristiques physiques acquises au cours du temps, indépendamment de la même base génétique.
Leurs principales caractéristiques sont relativement variables, différant ainsi des canidés. Ceci dit, des point communs demeurent :
- Une tête ronde avec une mâchoire courte
- Une dentition adaptée pour trancher la chair composée de 30 dents
- Une langue ornée de papilles râpeuses
- Des oreilles souvent triangulaires de taille variable, plus ou moins arrondies
- Des pattes plus ou moins longues mais très souples
- Des griffes dans la plupart des cas rétractiles, à de rares exceptions près
Ci-dessus, un aperçu de la langue râpeuse des félins, la texture étant due à leurs papilles, ainsi qu’un aperçu d’une pupille fendue car contractée.
Ci-dessous, vous pouvez voir comment les ligaments et les tendons, en flexion ou extension, rétractent ou non les griffes de la plupart des félins. Les os sont étudiés pour « s’empiler » et leur permettre de faire patte de velours !
Pour la plupart, les félidés sont des animaux plutôt solitaires (à l’exception notamment des lions), qui ont tendance à vivre seuls ou en unités familiales, et à se regrouper lors de la saison des amours. Les individus mâles sont plus solitaires que les individus femelles, qui sont plus régulièrement accompagnées de petits.
Depuis quand les avons-nous à nos côtés ?
À l’image des canidés, les félidés sont apparus bien avant l’Homme. Ceux dits modernes, bien que leur branche soit éteinte aujourd’hui, les célèbres félins à dents de sabre, ont commencé à côtoyer l’être humain au moment de la préhistoire, notamment lors de la fin de la période glaciaire. Les félins se contentent cependant de partager, voire de se disputer habitat et proies avec les hommes.
Il est donc question ici de cohabitation plus que de domestication. Bien plus indépendants et difficile à approcher, il faudra attendre quelques milliers d’années avant de voir la domestication de cousins plus petits que les dangereux smilodons ou lions des cavernes s’opérer, avec la naissance de l’agriculture, il y a 10 000 ans environ, en Mésopotamie.
En effet, l’apparition de greniers stockant le grain et autres denrées consommables attire indéniablement des nuisibles tels que les rats et autres rongeurs, et ces derniers attirent de la même façon les félidés. Hommes et chats trouvent alors un intérêt commun dans une relation dite commensale, avant qu’un lien affectif ne finisse par naître pour ces derniers.
La domestication pure, en terme d’affectivité, en tant qu’animaux de compagnie, n’est cependant réellement attestée que vers -2000, lors de sa représentation (autrement qu’en tant que prédateur) sur les fresques et statuettes de l’Égypte antique, dont on connait le culte pour ces animaux.
Et cette passion pour les chats ne fait que grandir progressivement dans l’ensemble du monde, époque après époque, continent après continent, jusqu’à dominer une bonne partie de nos réseaux sociaux avec leurs pitreries 😉
L’anatomie d’un félidé standard
Rentrons à présent dans le vif du sujet : comment dessiner les félidés ? Pour vous y aider, voici tout un panel de conseils afin de vous documenter, d’observer, de comprendre, d’imiter et enfin, de vous approprier nos amis félins.
Étudier l’intérieur pour comprendre l’extérieur
Tout comme pour l’anatomie humaine, il n’y a pas vraiment d’astuces miracles. Il vous faudra comprendre comment fonctionne un félin depuis sa structure, à savoir son squelette, jusqu’à sa fourrure, en passant par sa musculature.
Je vous propose donc, une fois de plus, de garder le même fonctionnement que pour les précédents articles dédiés à l’anatomie : prenons le temps de nous instruire sur la constitution d’un félidé à partir de quelques visuels spécialisés.
Étant donné que nous avons récemment célébré le nouvel an lunaire, et l’entrée dans l’année du tigre, je vous propose de mettre ce dernier à l’honneur le temps de notre article, et de nous en servir comme exemple !
Le saviez-vous ? Le squelette du félin est composé de 250 os environ, contre 206 “seulement” pour l’Homme. C’est ce squelette, très flexible notamment au niveau des vertèbres et des clavicules dites « libres », couplé à des muscles dorsaux très souples ainsi qu’à des pattes arrières puissantes, qui permettent aux félidés d’être si agiles.
Comparaison avec un squelette humain
De nouveau, pourquoi comparer ? Homme et félidés ont globalement les mêmes os : crâne, cage thoracique composée de côtes, bassin, vertèbres… Mais cette fois encore, leur mode de locomotion est fondamentalement différent.
Nous, humains, avons un mode de locomotion dit plantigrade, car nous nous déplaçons sur la plante de nos pieds. Les félins, pour leur part, sont digitigrades : ils marchent sur leurs doigts.
le mode de locomotion digitigrade (du latin digitus, « doigt », et gradior, « marcher ») correspond à une façon de marcher en se reposant sur ses doigts ou ses pouces.
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Et cela affecte bien évidemment leur anatomie, mais surtout notre façon de la représenter. À titre de comparaison, pour marche comme eux, nous devrions marcher sur la pointe des pied en permanence (et porter des talons ne compte pas !).
C’est pourquoi, pour vous permettre de mieux visualiser, je vous propose une comparaison entre un squelette humain et un squelette félin (ici, de tigre).
Bien observer pour comprendre et mieux dessiner
L’importance des références
N’importe quel artiste ou professeur vous le dira, tout comme nous vous le répèterons sans arrêt : utilisez des références dès que vous en avez l’occasion et/ou le besoin. Au moindre doute, dégainez ! Photographies, images ou modèle vivant (selon vos possibilités et/ou votre budget), peu importe.
Ci-dessus et ci-contre, vous pouvez voir les animateurs des studios Disney, qui ont fait directement venir de vrais lions, afin de pouvoir observer, comprendre, maîtriser et styliser ces derniers pour donner naissance à l’un des meilleurs films d’animation de notre enfance, le très célèbre Roi Lion, sorti en 1994.
En plus de vous aider dans votre dessin, utiliser des références vous permettra de travailler et d’affiner toujours plus votre sens de l’observation, de gagner du temps, de comprendre les formes… C’est 100% gagnant.
Aujourd’hui, avec l’accès très simple à internet, Google ou Pinterest sont vos meilleurs outils, et vous pouvez trouver de nombreuses images de référence à l’aide de quelques mots-clés, voire même des banques d’images dédiées.
Et avec un peu de chance, vous en avez même à disposition chez vous ! C’est mon cas, et qui plus est, leurs morphologies sont très différentes, ce qui est d’autant plus intéressant à observer. Évidemment, je ne résiste pas à l’envie de vous les présenter:
Les félidés dessinés par d’autres
Il est toujours intéressant de voir comment les artistes qui vous inspirent représentent les félidés (ou tout autre sujet). Cela fait partie du travail de collecte de référence, même s’il ne s’agit pas de “vraies” références photo, comme évoqué juste avant.
Cela vous permet de voir comment ils appréhendent les volumes, la lumière dessus, leur petite touche personnelle, en quoi elle diffère de chiens simplement imités de façon réaliste, et comment vous pouvez vous en inspirer pour adapter les félins à votre style.
Des plus réalistes…
… Aux plus stylisés
Je vous propose ci-dessous un assez grand panel d’artistes qui ont pu m’inspirer et/ou qui m’inspirent encore, pour vous montrer à quel point les félins sont présents peuvent être dessinés de façon variées en terme de style !
Ci-dessus, pour rester dans le style manga, notez la différence entre les proportions et les volumes plus ou moins déformés, plus ou moins réalistes… Et ci-dessous, dans des styles plus occidentaux.
Et même ci-dessous encore, quelques célébrités félines du Web:
Les écueils à éviter
Ils restent les mêmes que pour l’anatomie humaine, à savoir les raccourcis faciles, les limites des outils tels que les mannequins, et l’excuse du “C’est mon style”. Ces difficultés ont déjà été traitées plus en détail précédemment, aussi je vous invite à reprendre les précédents articles du Dossier Anatomie afin d’avoir plus de précisions sur ces trois grands écueils.
Il existe toujours des outils, et notamment, des mannequins, dont il faut savoir ne pas abuser, ou dont il faut au moins connaître les limites. Je pense notamment aux mannequins en bois, trop souvent simplifiés ou trop raides. Il n’en existe pas à ma connaissance pour les félins, ceci dit. Du moins, je vous laisse juges du seul dont j’ai pu trouver un visuel, car je pense que l’image parle d’elle-même.
Enfin, rappelez-vous de notre cycle d’apprentissage : observation, imitation qui permet la compréhension, maîtrise et enfin, appropriation. Globalement, vous ne pourrez légitiment utiliser la phrase “c’est mon style” que lorsque vous aurez observé, compris et maîtrisé les bases, même si ce n’est pas forcément amusant au départ. Courage !
Mes astuces pour de beaux félidés
La pratique régulière
Sans surprise et comme toujours, il n’y a pas de formule magique : le travail est la clé de la réussite et du progrès. Tracez, reproduisez (pour vous entraîner, et en toute transparence), utilisez des références, puis dessinez par vous-même peu à peu. Le résultat sera plus ou moins satisfaisant, mais ne vous découragez pas. Nous avons tous commencé par des animaux bâtons qui donneraient presque des cauchemars !
Entraînez-vous régulièrement, notamment avec du croquis sur le vif, ou du dessin limité dans le temps.
Vous pouvez utiliser des sites comme Line of Action, qui est mon favori par la diversité de catégories qu’il propose : anatomie humaine, mains et pieds, expressions faciales, décors…
Mais surtout, animaux ! Il vous permettra même de choisir plus particulièrement les félidés si vous cochez les bonnes options, et notamment leurs squelettes : idéal pour comprendre la structure des félins !
De la variété, mais avec un minimum de logique
Outre les nombreuses espèces voire races de félins, il existe autant de morphologies chez nos félidés ou presque qu’il existe de morphologies humaines. Des petits, des grands, des gros, des maigres, des jeunes, des vieux… Vous pouvez également leur rajouter des particularités comme une oreille pliée, un motif sur leur pelage, un accessoire, une cicatrice…
Si vous représentez une espèce ou une race bien particulière, pensez à vous renseigner sur la moindre particularité physique typique de cette dernière.
Les pupilles du tigre sont rondes, même contractées. Le chat viverrin et le chat à tête plate ont des griffes semi-rétractiles uniquement et celles du guépard ne le sont pas du tout, par exemple.
Mais ce qu’il faut surtout comprendre ici par logique, c’est surtout le langage corporel félin. En effet, comme un humain va avoir le réflexe de s’énerver, de se protéger pour ne pas recevoir un coup, se préserver d’une chute, avoir peur ou sourire… Les félidés ont également une façon de s’exprimer corporellement qui traduit ce qu’ils ressentent, et vous devez en tenir compte selon la situation dans laquelle vous les représentez :
- Ils ont peur ? Pensez aux oreilles, ou à leur queue qui fouette pour montrer leur stress
- Ils traduisent l’agression pour protéger et/ou sont prêts à se battre ? Faites les cracher, le dos rond et le poil hérissé, en rabattant leurs oreilles vers l’arrière
- Une soudaine envie de jeu ou de bien être ? Dilatez leurs pupilles comme des olives noires, ou redressez leur queue en forme de point d’interrogation pour traduire l’attention et la sérénité…
Pensez aussi à écouter, les sons émis par les chats sont souvent très clairs à interpréter.
Évidemment, ni vous ni moi ne sommes éducateurs, comportementalistes ou tout autre spécialiste comme des vétérinaire par exemple (ou peu d’entre nous, du moins), mais il existe tout de même de nombreux signes, évidents ou discrets qui traduisent leurs émotions : pensez à en profiter, vos félins n’en seront que plus expressifs, logiques et vivants.
Gardez surtout en tête qu’il faut que vos félidés soient cohérents dans leur comportement, par rapport à leur mode de vie, et dans l’univers dont ils sont issus, quel qu’il soit.
Petites astuces générales et exemples
Je vous propose donc un top 20 d’astuces pour vous aider à dessiner les félidés.
Commencez par des poses et des morphologies simples, de face, de profil, debout, assis, couché… Et une petite astuce bonus : gardez la main leste, « souplesse » est le maître mot de l’anatomie féline, votre trait doit l’être aussi.
Vous ferez augmenter la difficulté peu à peu, avec des angles plus complexes comme plongée ou contre-plongée, et avec des positions plus ou moins compliquées et/ou dynamiques également.
Note : Par souci de généralité, je vais reprendre la morphologie basique des félidés évoquée au début de cet article. Il existe une trop grande variété de races de chats notamment, et mes astuces se veulent générales. Si vous souhaitez spécifiquement représenter telle ou telle race au physique bien particulier, l’astuce reste la même, et vous me voyez venir de loin : les références ! 😉
- Simplifiez les formes, et pensez directement en volumes
- Ajouter une ligne sourcilière donnera une expression plus humaine
- On voit peu la scléra, mais plus elle prend de place, plus le regard sera expressif
- La truffe féline peut être dessinée à partir d’un triangle en légère forme de cœur
- Les babines supérieures peuvent être suggérées d’un simple 3 couché (en rouge)
- Lorsqu’elles sont retroussées, les babines supérieures forment de plis sur le nez
- Les canines supérieures sont “derrière” les canines inférieures (en rouge)
- N’oubliez pas les vibrisses, ou moustaches, indispensables chez les félins.
- Pensez aussi à celles présentes au-dessus de leurs yeux
- Pensez à bien suggérer la babine inférieure, trop souvent oubliée
- Les félins ont 5 doigts sur les pattes avant, dont 4 en contact avec le sol, le « pouce » étant situé plus haut
- Cependant, ils n’en n’ont que 4 aux pattes arrières !
- Leur griffes sont majoritairement rétractiles, mais sachez les placer !
- La colonne vertébrale et la queue doivent s’enchaîner avec fluidité, qui est le maître mot de l’anatomie féline
- Posez votre félin sur un rectangle pour placer les pattes dans l’espace
- Le tracé “en poil de chien” fonctionne très bien sur les chats également, et est idéal pour le poil assez court à ras
- Plus de fluidité dans ces traits donnera du volume à la fourrure, pour le poil long
- Même très mince, n’oubliez pas le volume de la cage thoracique de votre félin
- Les oreilles sont des “pyramides” à 3 faces, très souples et mobiles
- La base extérieure des oreilles des chats domestiques et de certains félins présente un pli, appelé « poche de henry »
Conclusion
Comme pour les précédents articles, gardez-bien en mémoire qu’il est possible de dessiner des félidés corrects “par hasard”, mais que vous ne pourrez pas vraiment les maîtriser tant que vous n’aurez pas compris comment ils fonctionnent, pour les reproduire puis les styliser à votre convenance.
De la même façon, une fois que vous les maîtriserez, vous pourrez trouver vos propres astuces, en fonction de votre façon de dessiner, que vous incorporerez peu à peu aux bases que vous aurez apprises par l’observation et la reproduction.
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En attendant de prochains articles, je vous invite à aller faire un tour sur nos différents dossiers, conseils et autres tutoriels.
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