La copie est une des méthodes les plus simples pour apprendre quelque chose à condition de comprendre ce qu’on dessine !
Instinctivement, un bébé va observer ce qui l’entoure et répéter ce qu’il entend afin de baragouiner ses premiers mots. De la même façon, quand on commence à dessiner, reproduire ce qu’on voit ou même d’autres dessins va permettre de comprendre comment sont faites les choses et ainsi pouvoir les dessiner de mémoire plus tard.
La copie : mode d’emploi
La copie est un exercice simple qui peut se décomposer en plusieurs variantes selon votre niveau. En copiant, vous apprenez autant sur le fond que la forme.
Pour comprendre la perspective, l’anatomie ou la composition vous pouvez redessiner des objets, des décors, des personnes, des planches de BD.
Coté forme, vous pouvez analyser et redessiner dans le style de quelqu’un d’autre pour comprendre sa façon d’encrer ou d’ajouter les couleurs. Tout ceci dans le but de trouver votre propre façon de faire.
Parfois, il m’arrive de prendre une BD et de remplir les pages de mon Zapbook avec des onomatopées. Je copie les formes et les typos en prenant soin de noter les traductions quand les onomatopées sont en japonais. Je m’habitue ainsi à représenter des sons par l’image avec des formes toutes rondes pour des jolis bruits ou au contraire de grands coups de pinceaux pour des gros décibels !
Choisissez vos références en fonction de ce que vous envisagez de dessiner et de votre style. Faites-le autant de fois que nécessaire !
Astuce : Inspirez-vous des auteurs que vous aimez, mais aussi de leurs auteurs préférés, remontez-le filon le plus possible pour élargir vos horizons.
Outils nécessaires
- Des références (votre environnement immédiat, des photos, des peintures, des illustrations, des planches…)
- Le matériel de votre choix (tradi ou numérique)
Cet exercice s’adresse autant aux débutants qu’aux dessinateurs avancés.
Astuce : Profitez de cet exercice pour vous entraîner à utiliser votre matériel (une plume à dessin ou votre nouvelle tablette).
Pour les débutants, l’exercice va servir à comprendre comment sont construits les éléments, à reproduire les codes de la composition et à les assimiler pour les produire instinctivement plus tard. Pour ça, faites bien attention à ce que vous dessinez. Ne faites pas des « dessins-contours » mais pensez plutôt en « volumes », « mouvements », « émotions ».
Pour les plus avancés, il s’agira de mettre l’accent sur des sujets précis ou de travailler sur les détails de ce qu’on sait déjà faire.
Exemple : Pour dessiner une scène de décors qui représente un ville réelle, plusieurs photos seront utiles pour se remémorer les différents éléments du panorama. Rien ne vous oblige à travailler de mémoire !
Contraintes
- Choisissez des références adaptées à votre niveau
- Choisissez des références variées (personnages, décors, formes et styles)
- Répétez l’exercice régulièrement
Astuce : Perdez-vous sur des sites de marques de vêtements et prenez les photos de mannequins pour modèles : c’est 2 en 1 ! Vous travaillez les poses en pied (vues de la tête aux pieds) et vous habillez vos personnages avec des tenues d’actualité.
Ce que vous apporte cet exercice
- Vous étoffez votre bibliothèque de références
- Vous mettez l’accent sur un sujet en particulier
- Vous faites travailler votre sens de l’observation
Pour aller plus loin : Plusieurs mangakas, dont Yuu Watase, racontent avoir copié à leur débuts des pages et des pages de mangas issues des magazines de prépublications (comme Shonen Jump au Japon).
Ainsi, ce qui s’applique au dessin, s’applique aussi à la narration et la construction de planches.
Quand vous ouvrez votre BD préférée, celle que vous avez lue des dizaines de fois et qui a les pages toutes usées, prenez le temps d’analyser les pages.
En faisant ça, j’ai appris que le nombre de cases par double page avait un impact sur la narration. Elle s’accélère avec plus de cases et au contraire ralentit quand on limite la quantité d’information. Une fois qu’on a compris ce genre de choses, on peut alors mettre en application ce qu’on a observé dans ses propres travaux.
Ne pas confondre exercice de copie et plagiat
La copie est une forme de recherche ou une étude ayant pour but de vous faire progresser. Le plagiat, c’est lorsque vous décalquez ou reprenez le dessin d’un autre artiste et que vous le faites passer pour votre original.
Ce n’est pas ce qu’on cherche à faire avec cet exercice… vous vous en doutez bien. Ce genre de pratique ne vous fera pas avancer.
Si vous êtes amenés à montrer vos travaux de copie, citez vos sources ou montrez les originaux. Vous pouvez même contacter l’auteur du dessin si vous en avez la possibilité et lui dire à quel point son œuvre vous a inspiré. Peut-être pourra-t-il vous faire un retour sur votre dessin.
Où trouver des références à copier ?
Je vous invite à lire ou relire cet article complet sur l’acquisition et la collection d’images de référence.
La variante : le redraw
Il est possible de faire une variante de l’exercice de copie avec le redraw. Il s’agit de prendre un modèle et de le redessiner « à sa façon ». La copie n’a ici pas pour but d’être fidèle. Au contraire, on voudrait voir comment vous auriez dessiné tel personnage ou telle scène si on vous l’avait confiée.
Un autre exemple de redraw : le #sailormoonredrawchallenge.
Conclusion
Les copies ne seront jamais parfaites ni exactes et c’est tant mieux. C’est ce qui ouvre la porte de l’imaginaire et vous donne la possibilité de rajouter votre touche personnelle. Commencez par essayer d’être le plus fidèle au modèle possible puis petit à petit, forcez vous à changer certaines caractéristiques (la technique de dessin, un élément du dessin, les couleurs etc).
C’est à partir de là que vous pourrez construire votre propre style et lâcher vos modèles pour dessiner ce qui deviendra des modèles pour d’autres.
Merci Kuru pour tes articles ils redonnent tjrs l’envie de dessiner !!
Qu’entends tu par copie de volume et dessin-contour ??
Salut Rosy ! Merci à toi 😉
Hmm, difficile à expliquer… tu vois quand on copie un dessin de personnage par exemple et qu’on trace le contour du personnage comme s’il était en 2D en essayant de replacer chaque trait du dessin les uns à coté des autres sans vraiment penser à l’ensemble… au final, on arrive à quelque chose de plat et de déformé. On n’a rien appris.
Dans mon article, je vous invite à regarder le dessin et l’analyser. Essayez de comprendre les volumes du personnage quitte à prendre l’image de référence et à rajouter les traits de construction dessus (un cercle pour la tête, un parallélépipède pour le tronc etc… )
Ok je vois ^^ Merciii !!