Comment créer ses trames en utilisant Photoshop ? Ce tutoriel a été rédigé par Alan Heller, auteur professionnel du manga Lost Sahara.
Comment fonctionne une trame ?
Une trame est composée d’une masse de noir répartie à intervalles réguliers. À une certaine distance, cet agencement permet de « tromper » l’œil et de passer pour du gris.
Pour une trame appelée 25L/30, le noir est réparti sur 25 lignes ou points (25L) et la masse de noir est égale à 30% de l’espace. Ainsi, plus il y a de lignes, plus les points seront serrés. Plus il y a de pourcentage de noir, plus la trame sera sombre.
Pour ce tuto, on va reproduire une trame 25L30% !
Comment créer ses trames
Ouvrons Photoshop et créons d’abord un nouveau fichier de 500 par 500 pixels, en 1200 DPI. En dessous de 1200 DPI, votre fichier ne sera pas assez précis pour le rendu des trames, ce qui engendrera un effet de moirage.
Si vous choisissez de travailler en 600 ou en 300 DPI… C’est à vos risques et périls ! Mais dans une optique de professionnalisation, pensez à avoir des fichiers imprimables en toutes circonstances.
En revanche, pour l’exportation web, à cause des différences de résolution, d’écran, de zoom ou dézoom, de resize, de visionneuse web ou en appli, un moirage sur vos écrans est parfois inévitable, même en 1200 DPI…
Cela dit, il est conseillé de tramer sur la taille du format d’impression final. Exemple : un original scanné en B4 ou A4 devra d’abord être transformé sur un gabarit A5 (14,8x21cm) ou B5 (environ 11x18cm ou 13x18cm).
Après quelque essais, en 1200 DPI, j’observe que ça n’a pas beaucoup d’impact autre que le rendu graphique de tramer avant ou après réduction. Ce qui change c’est le rendu. En tramant sur taille originale vous aurez un rendu plus fin et « classique » des mangas. En tramant sur le format final, vous aurez un rendu PULP, à l’ancienne avec des point plus marqués.
Vous pouvez évidemment combiner les 2 rendus en générant des trames plus grosses de base tout en tramant sur un format original… À vous de tester et voir ce qui fonctionne pour vous !
Sur un nouveau calque, déposez du noir avec le pot de peinture.
Pour obtenir 30% de noir, on baisse simplement l’opacité de ce calque à 30%. Vous commencez à comprendre ? Un noir ramené à 30 %… Pour créer ses trames à 10%, on aurait baissé l’intensité à 10%.
Pour transformer ce gris (30% de noir) en points, nous allons changer le mode de notre image.
On sélectionne Bitmap.
On sélectionne bien une sortie en 1200 DPI et on choisit les trames de demi teintes.
Sur l’écran suivant on choisit le nombre de lignes, l’orientation et la forme des « points ». Ici, on a donc 25 Lignes et des cercles.
TADA ! Mais ce n’est pas fini… Pour terminer de créer ses trames, il faut les rendre utilisables facilement.
Convertir les trames en pinceaux
Pour pouvoir utiliser cette trame comme un « pinceau », il faut l’enregistrer en tant que motif !
On lui choisit un nom, ici ce sera MOTIF 5 (mais le plus simple est de noter le nom de votre trame avec ses caractéristiques 25L30).
Une fois fait, on sélectionne l’outil TAMPON et on va chercher notre MOTIF.
Après avoir rempli un calque de notre sélection (on peut appeler ça un « calque-masque ») en mode PRODUIT (avec n’importe quel gris, ça n’a pas d’importance), on ajoute un nouveau calque par dessus.
Avec CTRL + MAJ + N. On coche MASQUE D’ÉCRÊTAGE. Cela va indiquer au logiciel que ce nouveau calque est dépendant du calque précédent auquel il est rattaché.
A quoi ça sert ? Ça permet de changer de trames très facilement, que ce soit pour un changement de format, changement de type de trame, retouches etc… Et en plus, impossible de dépasser…
Et voilà ! Pour ce qui est des dégradés, ma technique est un petit peu différente…
Créer ses trames dégradées
On créé donc un nouveau fichier, de préférence en 1200 DPI évidemment mais aussi, plus grand que notre format de tramage ! Par exemple, en ce moment je trame sur un Format A5, je génère donc des trames de dégradé en A4. Cette astuce me permet d’avoir plus de marge de manœuvre par la suite pour ajuster ce dégradé, vous allez voir…
Sur ce nouveau fichier, on dépose sur un nouveau calque un dégradé de noir vers blanc (pour obtenir un dégradé bien droit, appuyez sur [Maj] pendant que vous « tirez » votre sélection)
Je transforme donc en Bitmap de la même manière que précédemment. Demi-teintes, je choisis le nombre de lignes/points. Mais cette fois, je change à nouveau le mode et je passe le fichier en NIVEAUX DE GRIS. En laissant la trame en bitmap, nous ne pourrions pas importer cette feuille sur notre espace de travail qui est lui, en niveaux de gris…
Une fois la trame dégradée prête, nous allons nous servir de ce fichier comme d’une « vraie » feuille de trame et non plus comme d’un brush/pinceau.
On enregistre ce fichier en Jpeg et on l’importe dans notre espace de travail.
J’applique la même méthode que pour appliquer la trame classique, je pose un calque en produit pour la sélection de ma zone à tramer. Puis, un nouveau calque en mode normal en masque d’écrêtage et l’affaire est dans le sac.
Je peux déplacer ma trame et donc le dégradé à mon goût. Je peux également gommer et faire des effets de grattage/gommage sans impacter le line ni la trame en elle même.
En cas d’erreur, j’ai juste à rajouter de la matière sur le calque de sélection !
Expérimentez ! Trouvez la façon de faire qui vous correspond.