Je vous propose cette fois-ci d’aborder le sujet de nos amis à plumes. Du moineau à l’aigle royal en passant par le flamant rose et l’autruche, je vous propose de voir ensemble comment dessiner les oiseaux.
Que sont les oiseaux ?
Quand on dit “oiseau”, à quoi pense-t-on ? Et là, je suis prête à parier que vous pourriez m’en citer une quantité astronomique, des oiseaux de jardin à ceux de proie, en passant par les plus exotiques et jusqu’à ceux présents dans nos fermes. Mais la famille est-elle vraiment si large ?
Selon le dictionnaire Larousse: « (du latin Avis, oiseau). Vertébré ovipare, couvert de plumes et d’écailles cornées, à respiration pulmonaire, homéotherme, aux mâchoires sans dents revêtues d’un bec corné, et aux membres antérieurs, ou ailes, normalement adaptés au vol. »
Cette fois-ci, la définition est plus que complète, presque trop, et assez claire pour parvenir à se représenter l’un d’eux. Voyons ce que nous pourrions dire de plus, en décortiquant un peu ces termes.
Petit rappel théorique
Cette fois encore, reprenons notre classement du Vivant, déjà évoqué dans nos précédents articles sur les canidés, les félidés, ou encore les équidés:
Classe > Ordre > Famille > Genre > Espèce
Note: il existe également des sous-ordre, familles, espèces, ainsi que des super-classes et ordres. Ces deux derniers vont par ailleurs nous être utiles aujourd’hui.
Les oiseaux, encore appelés dinosaures aviens, sont une classe d’animaux vertébrés caractérisée par la bipédie, la disposition des ailes et un bec sans dents. […] le groupe des oiseaux est le seul représentant actuel des dinosaures théropodes.
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Attention, concentrez-vous, c’est un peu plus compliqué pour les oiseaux que pour les familles abordées précédemment. Pour les oiseaux, on peut citer pour mieux comprendre leur super-classe, les Tetrapoda, et leur super-ordre, Dinosauria. Cela explique leur descendance des gros reptiles qui nous ont souvent fasciné, étant petits.
Il existe une telle arborescence d’espèces à partir de la seule classe Aves que nous allons nous arrêter à cet échelon, et généraliser à partir de là.
Mais prenons tout de même le temps pour un exemple concret. Si l’on remplace les mots du classement évoqué ci-dessus, voici ce que ça donne, pour la poule domestique :
- Super-ordre des Dinosauria
- Super-classe des Tetrapoda
- Classe des Oiseaux (Aves)
- Ordre des Galliformes
- Famille des Phasianidae
- Genre Gallus
- Espèce Gallus gallus domesticus
Attention, ce classement n’est pas à confondre avec les races, qui sont une classification par caractéristiques physiques acquises récemment, par reproduction choisie de la main de l’homme, indépendamment d’une base génétique commune.
Les principales caractéristiques des oiseaux sont les suivantes :
- Quatre membres : deux pattes arrière, et deux ailes (membres antérieurs)
- Un bec aujourd’hui dépourvu de réelles dents développées
- Pas d’oreilles qui « dépassent »
- Un corps recouvert de plumes
- Les pattes arrières sont couvertes d’écailles, et possèdent trois à quatre doigts terminés par des griffes
- Leurs « mains » ne comportent que trois doigts, par adaptation au vol
- Une variété immense de formes et de couleurs de huppes, crêtes, plumes, becs…
Depuis quand sont-ils à nos côtés ?
Les oiseau modernes (aussi appelés néornithes) sont très anciens dans notre chronologie, bien plus anciens que l’Homme moderne, et leurs plus lointains ancêtres ont quelques centaines de millions d’années. Rien que ça! Mais c’est aussi ce qui fait que leurs origines sont parfois très discutées. Ici, nous verrons la plus communément admise à ce jour.
Si vous avez vu Jurassic Park (sinon, foncez-y), ou fait un minimum de recherches pour votre culture générale, vous saurez que nos pigeons citadins sont les nobles descendants des dinosaures, et notamment des super stars telles que le Tyrannosaure ou le Vélociraptor, ou encore l’Oviraptor. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, ils n’ont rien à voir avec les Ptérosaures, les grand reptiles volants.
De plus, on sait aujourd’hui que de nombreuses espèces de dinosaures théropodes étaient couverts de plumes, qui ne sont au final que des écailles « évoluées ». Avez-vous déjà comparé des pattes de poules à celles d’un T-Rex ? Ou encore de grands oiseaux comme l’autruche, et même mieux, le Casoar et le Corypthoraptor ? Regardez plutôt ci-dessous. Flagrant, non ?
Nos oiseaux modernes, aujourd’hui estimés à environ 10 000 espèces (et bien qu’on en découvre régulièrement de nouvelles), sont apparus il y a 60 à 90 millions d’années. Bien sûr, pas sous la forme de poule, de hibou ou de rouge-gorge tels qu’on les connait, l’évolution est passée par là entre temps, mais ils sont les seuls à avoir survécu à la grande extinction de masse qui a emporté les dinosaures, c’est pourquoi ils forment aujourd’hui la seule classe non éteinte des dinosaures.
L’anatomie d’un oiseau standard
Rentrons désormais dans le vif du sujet: comment dessiner nos amis à plumes ? Pour vous y aider, je vous propose tout un panel de conseils afin de vous documenter, d’observer, de comprendre pour d’abord imiter, et enfin vous les approprier.
Étudier l’intérieur pour comprendre l’extérieur
Encore et toujours, de la méthode : il vous faudra comprendre comment fonctionnent les oiseaux depuis leur structure, à savoir leur squelette, et jusqu’au bout des plumes pour avoir une vision d’ensemble.
Gardons le même fonctionnement qu’habituellement et commençons par étudier quelques visuels spécialisés.
Le squelette des oiseaux comporte globalement moins d’os que la plupart des vertébrés, par exemple, certains os ont fusionné tandis que d’autres se sont développés, comme leur bréchet, « équivalent » de notre sternum ou viennent s’accrocher les puissants muscles des ailes.
Chez eux, tout est pensé pour faciliter le vol : les os longs des ailes sont creux afin de les alléger. À de rares exceptions près, ils ne possèdent pas de vessie et se soulagent dès que possible pour éviter toute charge superflue. Ils disposent aussi de sacs aériens qui fonctionnent comme des soufflets et permettent un apport d’oxygène constant, en plus des poumons, ce qui les allège encore un peu plus !
Comparaison avec un squelette humain
Pourquoi comparer, de nouveau ? Il est vrai que nous avons certains os en commun : un crâne, des vertèbres, des côtes, un bassin… Cependant, les oiseaux ont tout de même un squelette bien particulier, sans compter leur mode de déplacement différent du notre.
Nous, humains bipèdes, sommes plantigrades : nous marchons sur la plante de nos pieds. Les oiseaux quant à eux sont des certes des bipèdes, mais, comme les canidés ou les félidés, ils sont digitigrades.
Le mode de locomotion digitigrade (du latin digitus, « doigt », et gradior, marcher ») correspond à une façon de marcher en se reposant sur ses doigts ou ses pouces
Wikipédia
Bien évidemment, ce mode de locomotion affecte l’ensemble de leur anatomie, et dans notre cas, la façon de la représenter.
Si vous avez du mal à visualiser quels os correspondent aux nôtres, notamment au niveau des ailes et des pieds, et en quoi certains os sont uniques aux oiseaux, voici de nouveau une comparaison entre un squelette humain et un squelette de pigeon.
Comme mentionné plus haut, certains de leurs os ont fusionné, et n’ont pas de réel équivalent chez nous, ou bien sont clairement « déformés ».
Bien observer pour comprendre et mieux dessiner
L’importance des références
Tout bon artiste ou professeur vous le dira, et vous le répètera jusqu’à ce que cela devienne un réflexe naturel : utilisez des références dès que vous en avez l’occasion et/ou le besoin. Au moindre doute, à la moindre hésitation, sortez vos meilleurs modèles. Photographies, images, modèle vivant (selon vos possibilités et/ou votre budget), tout est bon !
En plus de vous aider dans votre dessin sur l’instant T, utiliser des références vous permettra sur le long terme de faire travailler et d’affiner toujours plus votre sens de l’observation, de gagner du temps, de comprendre les formes, les volumes et les lumières dessus… C’est 100% gagnant, alors qu’attendez-vous ? 😉
Mais si vous ne pouvez pas avoir de modèles en chair et en os, Google ou Pinterest seront vos meilleurs amis. Il vous suffira de banques d’images ou de quelques mots-clés, et vous serez servis, avec l’accès simple à Internet de nos jours.
Les oiseaux dessinés par d’autres
Il est toujours intéressant de voir comment les artistes qui vous inspirent représentent les oiseaux (ou tout autre sujet). Cela fait partie du travail de collecte de référence, même s’il ne s’agit pas de « vraies » références photos.
Cela vous permet de voir comment ils appréhendent les volumes, leur petite touche personnelle pour s’approprier les formes réalistes, en quoi les dessins diffèrent des modèles… De plus vous pouvez vous en inspirer à votre tour pour adapter les oiseaux à votre propre style de dessin.
Des plus réalistes…
… Aux plus stylisés
Je vous propose ci-dessous un panel d’artistes qui ont pu m’inspirer et/ou m’inspirent encore, pour vous montrer à quel point les oiseaux peuvent être dessinés de façons variées.
Ci-dessus, pour rester dans le style manga et anime, notez les différences de proportions, les volumes plus ou moins déformés, et le réalisme qui s’en trouve affecté, tout en restant corrects.
Ci-dessous, vous pouvez noter les mêmes points, dans un style plus occidental cette fois.
Les écueils à éviter
Ils restent les mêmes que pour l’anatomie humaine, à savoir les raccourcis faciles, les limites des outils tels que les mannequins, et l’excuse du « C’est mon style ». Ces difficultés ont déjà été traitées en détail précédemment, aussi je vous invite à reprendre les précédents articles du Dossier Anatomie, afin d’avoir plus de précisions et d’éviter de vous casser les dents sur ces trois grands écueils.
C’est pour cela qu’il est primordial de garder en tête le cycle de notre apprentissage: observation, imitation qui permet la compréhension, menant à la maîtrise et enfin, à l’appropriation. Globalement, vous ne pourrez utiliser la phrase « c’est mon style » que lorsque vous aurez observé, compris et maîtrisé les bases, même si ce n’est pas forcément le plus amusant au départ. Courage, ne lâchez rien !
Mes astuces pour de beaux oiseaux
La pratique régulière
Sans surprise et comme toujours, pas de formule magique ou de recette miracle : le travail est la clé de la réussite et du progrès. Tracez, reproduisez (pour vous entraîner uniquement, et en toute transparence), utilisez des références, puis dessinez par vous-mêmes peu à peu. Le résultat sera plus ou moins satisfaisant au départ, mais ne vous découragez pas. Nous avons tous commencé par des animaux aux visages semi-humains, avec des pattes-bâtons qui donneraient presque des cauchemars.
Entraînez-vous régulièrement, notamment avec du croquis sur le vif, ou du dessin limité dans le temps.
Vous pouvez utiliser des sites comme Line of Action, qui est mon favori par la diversité de catégories qu’il propose : anatomie humaine, parties de corps comme mains ou pieds, expressions faciales, décors…
Mais surtout, animaux ! Il vous permettra même de choisir tout particulièrement les oiseaux si vous cochez les bonnes options, et notamment leurs squelettes : idéal pour étudier et comprendre leur structure.
De la variété, mais avec un minimum de logique
Outre les très nombreuses espèces et sous-espèces, il existe différentes morphologies chez nos amis à plumes, même si elles sont plus limitées au sein d’une même espèce en raison du « formatage physique » que le vol impose. Ceci dit, il existe quand même des individus petits, des grands, mais surtout très différents au stade de poussin et au stade adulte. Ils viennent avec toute une panoplie de couleurs de plumages souvent différentes selon le genre.
Si vous représentez une espèce ou une race particulière, pensez à vous renseigner sur les particularités physiques que celle-ci pourrait présenter. Notamment le plumage, la taille globale de l’espèce, la forme des ailes ou de la queue…
La plupart des oiseaux ont quatre doigts, mais certains n’en ont que trois, mais de rares exceptions en ont cinq.
Ci-contre, un ergot de coq : il s’agit en fait du cinquième doigt, qui s’est peu à peu transformé en excroissance notamment défensive.
Mais ce que vous devez comprendre ici par « logique« , c’est surtout le langage corporel. En effet, comme un humain va avoir le réflexe de s’agacer, de se protéger pour prévenir une chute ou un coup, avoir peur, rire, sourire… Les oiseaux ont également une façon bien à eux de s’exprimer corporellement et/ou auditivement, qui traduit ce qu’ils ressentent, et dont vous devez tenir compte selon la situation dans laquelle vous les représentez.
- Ils sont tranquilles ? Représentez-les en train de picorer, de chanter, de prendre un bain de poussière ou d’eau…
- Une soudaine peur et/ou agressivité ? À tire d’aile ! Certaines espèces ont aussi des techniques pour tenter d’impressionner l’ennemi, notamment en gonflant les plumes, ou attaquent directement, gare aux coups de bec !
- Idem pour les techniques de séduction, d’intimidation, de défense de leurs petits ou de leur territoire…
Évidemment, ni vous ni moi ne sommes éducateurs, comportementalistes, ou tout autre spécialiste comme des vétérinaires par exemple (ou du moins, très peu d’entre nous), mais il existe de nombreux signes, plus ou moins discrets, qui traduisent les émotions des oiseaux. Pensez à les prendre en compte, et à en jouer : vos dessins n’en seront que plus expressifs, et donc, vivants.
Gardez surtout en tête que vos oiseaux doivent être cohérents sur deux points principaux :
- Leur comportement en fonction de la situation dans laquelle vous les dessinez
- L’univers duquel ils sont issus, et leur mode de vie dans ce dernier
Petites astuces générales et exemples
Maintenant, je vous propose un petit top 20 d’astuces et de conseils pour vous aider à dessiner nos amis à plumes.
Choisissez une espèce qui vous plaît, et commencez par des postures et des morphologies simples. Debout, en vol ou en train de courir, ailes repliées ou non… Sous des angles simples comme un profil ou de trois quart. Vous ferez augmenter la difficulté peu à peu, avec poses et des angles de vue plus complexes et dynamiques.
Il existe une trop grande variété d’espèces, et mes astuces se veulent le plus générales possibles. Si vous souhaitez représenter particulièrement tel ou tel oiseau, vous me voyez venir : à vos références !
- Simplifiez les formes et pensez directement en volumes
- Ajouter ligne sourcilière et paupières donnera une expression plus humaine
- On ne voit presque jamais la scléra, mais elle rendra le regard plus expressif
- Accentuez les expressions en donnant une certaine flexibilité au bec
- La forme du bec varie selon l’alimentation de vos oiseaux
- N’oubliez pas de suggérer les narines sur vos becs !
- En vol, les pattes sont repliées sous le ventre, et se déplient pour atterrir ou saisir
- La queue de vos oiseaux est mobile et peut aussi se déployer
- Utilisez les articulations pour tracer des arcs de cercle et définir la longueur ainsi que la direction des plumes
- Les plumes des ailes peuvent être simplifiées en 3grandes « couches »
- Voici comment elles se superposent lorsque l’aile est repliée
- Oubliez donc les plumes taillées en pointes parfaites, ce n’est pas correct
- Les fibres vont toujours vers le haut
- Les plumes des ailes proches du corps sont plus longues que vous ne le pensez !
- Voici ce qui se passerait sinon: ce n’est pas naturel et incompatible avec le vol
- Les pattes sont plus ou moins couvertes par les plumes, selon les espèces
- Marquez les écailles des pattes pour plus de réalisme
- Si nécessaire, n’oubliez pas les palmes !
- La base des griffes, plus bombée, crée un volume au bout des doigts
- Vous pouvez facilement construire les pattes arrière de cette façon
Conclusion
Pour conclure cet article, rappelez-vous bien qu’il est tout à fait possible de dessiner un bel oiseau parfaitement correct « par hasard », mais que vous ne pourrez pas vraiment les maîtriser tant que vous n’aurez pas compris comment ils fonctionnent, pour les reproduire puis les styliser à votre convenance.
De la même façon, une fois que vous les maîtriserez, vous pourrez trouver vos propres astuces selon votre façon de dessiner, que vous incorporerez peu à peu aux bases que vous aurez apprises par l’observation et la reproduction.
N’hésitez pas à partager vos impressions, à partager vos propres astuces ou à compléter nos propos dans la section commentaire, ou simplement si vous avez des questions !
En attendant de prochains articles, je vous invite à aller faire un tour sur nos différents dossiers, conseils et autres tutoriels.
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Superbe article en plus il ya pleins d’oiseau de mon côté je passe tout de suite à l’observation